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L’iPhone se pirate, comme le reste ?

L’iPhone se pirate ? Le FBI indique pouvoir pirater l’iPhone découvert sur des tueurs. Pendant ce temps, des universitaires annoncent la possibilité de mettre la main sur des messages envoyés via iMessage.

iMessage, le système de communication d’Apple semble avoir eu un problème. Des chercheurs de l’Université américaine John Hopkins ont découvert une méthode pour intercepter les messages, photos et clé de chiffrement communiqués par le système de messagerie d’Apple.

La technique n’était pas donnée au premier informaticien qui passe, pour un État, par contre, la technique était à portée de clic. Il fallait, pour réussir cette interception, créer un serveur qui usurpait celui d’Apple. Il fallait, dans la foulée, cracker le chiffrement qui sécurisait les communications. Crack pas si compliqué à la lecture de la découverte de Matthew Green. Le chercheur a réussi ce tour de passe-passe. En interceptant le message, document qui pensait transiter sur un serveur Apple officiel, le « bidouilleur » et ses collègues ont découvert que la clé de 64 bits permettant de déchiffrer le message était avec le message ! Apple a été alerté. La faille est corrigée dans la nouvelle mise à jour d’iOS, la 9.3, qui a été diffusée ce lundi soir.

iPhone se pirate ?

Pendant ce temps, le FBI annule son audition du mardi 22 mars 2016 devant les parlementaires américains. Mission de ce rendez-vous, le FBI souhaite convaincre le législateur à mettre en place une/des loi(s) permettant de faire plier les constructeurs d’ordinateurs/tablettes/smartphones à fournir des moyens d’accéder aux données chiffrées. Une méthode pour « pirater » l’iPhone aurait été découverte a expliqué le bureau de la police fédérale. Un tiers (John McAfee, créateur de l’antivirus éponyme ou un employé d’Apple ?) aurait apporté une solution. La viabilité de ce « hack » doit faire l’objet d’un rapport d’évaluation et sera prochainement communiqué au juge en charge de l’affaire, Sheri Pym.

Aux États-Unis, Apple s’est vu sommer d’utiliser ses clés de signatures principales pour désactiver une technologie de protection intégrée à chaque iPhone, afin de permettre aux enquêteurs d’accéder au terminal d’un terroriste. Apple s’est opposé aux requêtes du FBI, considérant qu’elles compromettent les principes mêmes de la cybersécurité. Si la société cédait à leurs demandes, ce serait la porte ouverte à d’autres requêtes du gouvernement, faisant d’Apple une cible de choix pour les hackers.

En France, le projet renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement qui sera prochainement en discussion devant le Sénat, complète l’article L 230-1 du Code pénal qui permet aux autorités judiciaires de désigner toute personne morale ou physique en vue d’accéder à des données chiffrées. Ce faisant, il disposera désormais en son dernier alinéa que « le fait, pour un organisme privé, de refuser de communiquer à l’autorité judiciaire requérante enquêtant sur des crimes ou délits terroristes (…) des données protégées par un moyen de cryptologie dont il est le constructeur, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 350 000 euros d’amende », l’amende étant portée au quintuple concernant les personnes morales.

Si aux États-Unis, Apple peut objecter à une demande des tribunaux. Si la Grosse Pomme était une société française, elle serait obligée de remettre ses clés de signature principales à la police, en vertu de la loi française 2001-1062. Selon la législation française, la police et à la justice n’ont pas besoin d’une ordonnance de tribunal pour contraindre un particulier ou le représentant d’une entreprise à remettre de telles clés. Le refus d’obtempérer à ces requêtes exposerait le PDG Tim Cook et les autres dirigeants d’Apple à des amendes allant de 45 000 à 75 000 euros et des peines d’emprisonnement allant de trois à cinq ans.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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