1 Français sur 4 piégé par une escroquerie sentimentale en ligne

Arnaques à l’amour : en cette période de Saint-Valentin, on apprend qu’un français sur quatre aurait déjà été piégé par une escroquerie sentimentale en ligne. Selon une nouvelle étude, 25 % des adultes français ont déjà été victimes d’une arnaque sentimentale.

À la suite d’une telle arnaque, 55 % des victimes déclarent avoir perdu de l’argent, la moyenne étant de 139 euros. Ce qui, il faut bien l’admettre, est très bas. Les derniers cas croisés par ZATAZ d’arnaques à l’amour, dépassaient malheureusement les 3 000€.

Les sentiments de méfiance et le harcèlement en ligne peuvent être à l’origine de troubles dans certaines relations amoureuses : 35 % des adultes français interrogés qui ont été ou sont dans une relation amoureuse ont harcelé leur partenaire ou leur ex à leur insu, et 27 % des adultes français interrogés qui ont harcelé un ex ou un partenaire actuel en ligne ont déclaré qu’ils l’avaient fait parce qu’ils ne faisaient pas confiance à leur partenaire ou le soupçonnaient d’avoir un comportement inapproprié.

Selon l’étude menée en ligne en France par la société américaine The Harris Poll auprès de 1 002 adultes (âgés de 18 ans et plus), les arnaques sentimentales sur les sites et les applications de dating constituent une menace : 25 % des adultes français interrogés ont déjà été victimes d’une arnaque sentimentale.

Un contexte qui suscite – encore plus – une grande défiance dans notre quête de l’amour : le stalking en ligne continue de se propager et devient une des pratiques privilégiées chez certains Français.

L’amour n’a pas de prix ?

Alors que 25 % des adultes Français déclarent avoir déjà été victimes d’une escroquerie sentimentale en ligne, 55 % d’entre eux déclarent avoir subi des pertes financières à hauteur de 139 euros en moyenne.

Si ces arnaques touchent une partie de la population, la plupart des Français ne prennent aucune mesure préventive pour les éviter : seulement 13 % des adultes Français interrogés utilisent un autre nom que leur nom complet sur une application ou un site de rencontre et 7 % ont partagé leur localisation avec un ami avant une première rencontre avec une personne rencontrée en ligne. Malgré le fait que les arnaques sentimentales sur les sites de rencontres constituent une menace, seuls 10 % des Français ont refusé de rencontrer un potentiel partenaire via de lourdes suspicions d’arnaques.

Stalking en ligne

Ces circonstances semblent favoriser l’habitude de rechercher des informations sur un partenaire potentiel, puisque 63% des adultes français interrogés qui ont rencontré une personne sur un site ou une application de rencontre admettent avoir stalker un partenaire potentiel en ligne, notamment en consultant son profil sur les réseaux sociaux (34%), en tapant son nom dans un moteur de recherche (26%), en consultant son profil professionnel sur les réseaux sociaux (22%), ou en recherchant ses amis ou sa famille sur les réseaux sociaux (18%).

En outre, quelques-uns ont payé pour une vérification des antécédents (8 %). Une nouvelle réalité qui peut devenir une véritable atteinte à la liberté ?

44 % des utilisateurs de sites de rencontres en ligne admettent avoir refusé un rendez-vous après avoir découvert des informations troublantes à leur sujet.

Quelles étaient leurs raisons ? Découvrir que la personne a menti sur ses informations personnelles (17 %), trouver des photos en ligne qui ne correspondent pas à leur profil (12 %), découvrir des informations troublantes sur leur famille (8 %), trouver des photos en ligne dérangeantes (8 %), découvrir leur affiliation politique (8 %), ou même leur casier judiciaire (8 %).

C’est clair : notre empreinte en ligne pourrait être un obstacle dans la quête de l’amour. Dernièrement, plusieurs souscripteurs du Service Veille ZATAZ ont demandé une cartographie de leurs « données  » sur le web et dans le darkweb. L’une des abonnés va ainsi découvrir des photos compromettantes de sa personne, effectuées il y a 5 ans ! (merci de nous avoir donné l’autorisation d’en parler).

Le stalking en ligne, un phénomène qui tue lentement les relations ?

En France, les adultes qui vivent une relation amoureuse se livrent au stalking en ligne : 35 % des adultes français interrogés qui ont vécu une relation admettent avoir pris des nouvelles de leur partenaire ou ex-partenaire à son insu ou sans son consentement, le plus souvent en vérifiant les messages, appels téléphoniques, messages directs, courriels ou photos sur le téléphone de leur partenaire ou ex-partenaire (15 %) et en consultant l’historique de ses recherches sur l’un de ses appareils (9 %).

Certains admettent avoir utilisé les mots de passe de leur partenaire/ex-partenaire pour accéder à leur appareil ou à leurs comptes en ligne (7%). D’autres admettent également avoir créé un faux profil pour les espionner sur les réseaux sociaux (7 %) ou les suivre via une application de partage de localisation (7 %), ainsi que suivre leur position via un dispositif de localisation (5 %). Ces chiffres semblent relativement faibles mais démontrent que ces types de comportements existent.

Parmi les raisons les plus notables ? La méfiance ou le soupçon d’être dans une situation de trahison (27%) et la curiosité de savoir avec qui ils sont ou où ils sont (26%). Mais aussi parce qu’ils ont identifié un changement dans le comportement de leur partenaire (20 %). Dans certaines relations, ce sentiment de méfiance semble aller dans les deux sens : (7%) de ceux qui ont essayé de prendre des nouvelles d’un ex disent l’avoir fait parce qu’ils ont découvert que leur partenaire le faisait de son côté.

La familiarité avec les « stalkerware » ou « creepware » reste relativement faible parmi les Français en général : 69% des répondants n’en ont jamais entendu parler. Néanmoins, même si les adultes français ne semblent généralement pas tolérer le stalking en ligne, il existe des différences générationnelles notables dans leurs attitudes. La Gen Z et les Millenials semblent plus enclins à ce type de comportements.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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