casino

Afficher un casino sur son blog… très mauvaise idée

Casino royal ! Depuis quelques jours, une étrange agence de communication propose d’afficher sur votre blog un article traitant de jeux d’argent. Une très mauvaise idée.

Casino sur votre blog ! Depuis quelques jours, plusieurs internautes lecteurs de ZATAZ m’ont contacté suite à un courriel étonnant. Il propose d’afficher un article pas comme les autres. « Acceptez-vous les articles sponsorisés sur votre site ? » indique la missive. Le courriel arrive dans les boites mails sous les signatures d’Alex, Olga, George, ou encore Valérie. Les courriers proviennent d’un serveur du nom de profy1.com. Si le « truc » est hébergé en Arizona, les courriels des interlocuteurs proviennent d’Ukraine.

La proposition est simple, contre quelques dizaines d’euros, l’interlocuteur demande un article sponsorisé. Cet article propose de vanter les mérites d’un site web traitant de casinos en ligne… en Suisse.

L’idée d’Alex, Olga, George, Valérie… faire apparaitre l’adresse de leur client dans un maximum de blogs. Mission, que l’adresse « malveillante » soit le plus rapidement et efficacement référencée par Google et compagnie.

Je parle de malveillante car ce « sponsoring » incite les internautes à visiter un guide-comparateur de casinos. Un comparateur qui dirige les « joueurs » sur des espaces de jeux d’argent 2.0 qui semblent être différents. Sauf qu’ils font tous partis du même groupe financier, basé aux petites Antilles (Pays-Bas), sur l’île de Curaçao et à Malte.

L’ARJEL veille

Le point le plus important dans cette affaire est que les casinos ne sont pas légaux sur le territoire Français. Ils ne sont pas validés par l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL). Bilan, vous risquez de finir devant le Service central des courses et jeux, et la justice, pour avoir vanté, sans le savoir des casinos ne faisant pas partie des 15 opérateurs agréés par l’ARJEL.

Bref, si vous ne souhaitez pas croiser la division des affaires judiciaires et de l’observatoire des jeux liés aux nouvelles technologies (DAJOJNT) et la division de la surveillance générale des casinos et des cercles (DSGCC), évitez de tomber dans les sirènes d’Alex, Olga, George, Valérie…

La loi n°2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne a créé, pour le secteur légalisé, l’ARJEL. L’Autorité entretient des contacts étroits avec la direction centrale de la police judiciaire (SCCJ) en vue de coordonner les poursuites pénales envisageables contre les infractions constatées dans le domaine des jeux en ligne, donc aussi contre les blogs diffuseurs. Un officier de liaison de la DCPJ (SCCJ) agit à partir de L’ARJEL. Il assure une mission de coordination.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

Articles connexes

  1. siphonid Reply

    Bonjour,

    Suite à votre article, je reste stupéfait ! A croire que vous aimez faire peur aux webmasters qui désirent rentabiliser leur site avec quelques euros par mois !

    Les « comparateurs » de casinos ne sont en aucun cas les cibles de l’Autorité et pour une bonne raison : pour suivre les milliers de sites de ce genre (les comparateurs comme vous dîtes) ainsi que les liens qui les boostent (par centaines de milliers), il faudrait que l’Autorité des jeux en ligne embauchent des centaines de personnes, comme en Chine pour bloquer les sites de certaines thématiques !

    De surcroît, à ce jour, l’Autorité française étudie la possibilité de légaliser les sites de jeux de hasard comme les casinos moyennant des licences identiques aux sites de poker, de paris sportifs et hippiques. Ce n’est pas encore fait certes, mais pas impossible non plus pour 2018.

    Jusqu’à fin 2015, elle y était totalement opposée. Suite à la pression des bookmakers agréés en France qui galèrent au niveau financier et des casinos français en dur, enfin l’Autorité étudie ce dossier actuellement de très près pour la première fois, donc n’y est pas opposée.

    Et le constat est clair : si légalisation il y a, ce sont 600 millions d’euros de taxes qui rentreraient dans les caisses de l’Etat.

    Et pour clore, quels sont les pays qui ont légalisé sous licence les sites de casinos en Europe ? Tous !… sauf la France.

    Renseignez-vous avant de soumettre une « peur » judiciaire non fondée à vos lecteurs…

    Avant la loi de 2010, le poker et paris sportifs étaient interdits. Désormais, c’est légalisé. Ce sera le même processus pour les sites de jeux de hasard.

    Comme si la police des courses et des jeux allait se déplacer chez un p’tit jeune qui a empoché grâce à un lien sur son site quelques euros ! Vous ne croyez pas qu’il ont autre chose à faire ?

    Soyons sérieux, allons…

    • Damien Bancal Reply

      Bonjour,

      Je vous invite à lire la loi ; à visiter le site de l’ARJEL et à poser la question aux policiers qui peuvent convoquer les internautes voulant jouer avec le feu.
      Vous parlez de futur et fantasmer sur une potentielle autorisation ! Mais je pense aussi que vos intérêts sont tout autre.
      Dois-je rappeler ce que vous vendiez, sur Internet, il y a quelques mois ? « Deux guides dédiés aux casinos » et des noms de domaines dédiés à ce business.

      Le fait de proposer au public un jeu interdit (pub physique ou web) est punissable : jusqu’à trois ans de prison et 90 000 euros d’amende. En faire une publicité (sites web, forum, blog) est interdit. Tout type de communication commerciale : Art. L324-9 CSI, L324-1 CSI, article 57 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010. Donc, proposer un comparateur de casinos, qui dirige donc vers des espaces interdits est punissable pour les administrateurs de site/blogs qui en feront le lien.

      Pour finir, L’ARJEL a publié en mai 2017 ses chiffres liées à ses actions : 235 procès-verbaux; 43 assignations; 148 adresses web renvoyant sur 35 sites illicites ont été bloquées sur injonctions du Président du TGI de Paris; 20 opérateurs ont du se mettre en conformité avant assignation. Ils regroupaient 155 adresses web… (cf:http://www.arjel.fr/IMG/pdf/rapport-activite-2016.pdf)

      Sérieux, non ?!

  2. Posty Reply

    Bonjour,

    Ce qui est punissable c’est de faire de la publicité pour des opérateurs non agréés, directement. Faire un lien vers un guide qui lui fait ce qu’il veut n’est en rien punissable, arrêtez s’il vous plait.
    Je précise, que jouer sur un site non agréé n’est pas punissable, c’est juste le fait de faire de la publicité ou de proposer directement des jeux sans licence qui l’est.
    Enfin, comme vous le dites en fin d’article, l’ARJEL a uniquement le pouvoir de bloquer les sites des opérateurs (et peut être ceux des guides qui eux font la promo). Elle ne peut pas lancer une procédure judiciaire elle-même.
    Entre nous, l’ARJEL met plus de battons dans les roues des opérateurs agréés qu’elle ne les aide… mais ce n’est pas le sujet.

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.