Arrestations dans des affaires de sextorsion internationale : les pirates ont ciblé des milliers de victimes
Des hommes arrêtés ou se sont rendus ces dernières semaines pour leur implication dans une vaste affaire de sextorsion internationale, visant des milliers de victimes dans le monde. Ce programme pirate, qui exploitait la vulnérabilité des victimes, incluait des extorsions financières importantes et des menaces psychologiques.
Les suspects sont accusés de s’être fait passer pour des jeunes femmes en ligne, attirant leurs victimes dans des situations compromettantes avant de les faire chanter.
Les suspects — Sidi Diakite (30 ans), Almamy Diaby (22 ans), Abdul Aziz Sangare (26 ans) et Adoul Aziz Traore (31 ans) — utilisaient des faux profils de jeunes femmes pour attirer leurs victimes via des plateformes de messagerie et de vidéo. Ils encourageaient ces dernières, dont certaines étaient des mineurs, à participer à des activités sexuelles explicites en ligne. Les interactions étaient souvent enregistrées ou photographiées, donnant aux escrocs des éléments qu’ils utilisaient ensuite pour extorquer de l’argent.
Les hommes ont demandé des paiements via des services de transfert d’argent tels que CashApp et Apple Pay, et ont réussi à extorquer environ 1,9 million de dollars auprès de leurs victimes. Selon les procureurs, ils ont tenté d’extorquer jusqu’à 6,9 millions de dollars au total.
Le programme a principalement ciblé des individus vulnérables, les menaçant de divulguer les enregistrements et les photos compromettantes s’ils ne payaient pas. ZATAZ reçoit, sans exagérer, au moins un appel à l’aide par semaine de personne piégée par ce type de cyber malveillance.
Des accusations de complot et de blanchiment d’argent
Les accusés font face à de multiples chefs d’accusation, dont complot en vue de commettre du cyberharcèlement, fraude électronique, envoi de menaces entre États, et blanchiment d’argent. Ces crimes sont sévèrement punis aux États-Unis. Chacun des suspects risque jusqu’à 20 ans de prison pour chaque chef d’accusation de complot, de fraude et de blanchiment d’argent. Le ministère de la Justice a souligné la gravité de ces accusations, en particulier à l’égard du cyberharcèlement, une pratique en constante augmentation ces dernières années.
L’affaire a pris une dimension internationale avec la participation d’individus basés en Côte d’Ivoire. Deux suspects supplémentaires, Hadja Kone (28 ans) et Siaka Ouattara (22 ans), ont également été arrêtés dans le cadre de la même enquête.
Ouattara, arrêté à Abidjan en février 2024, fait face à des accusations similaires et pourrait être extradé pour répondre aux charges portées contre lui.
ZATAZ vous avait montré un gang d’escroc que nous avions infiltré. Ils agissaient sous différentes casquettes, mais toujours avec une finalité de chantage.
Le rôle croissant de la sextorsion dans les crimes en ligne
Le FBI a constaté une « énorme augmentation » des cas de sextorsion ces dernières années, avec des répercussions graves pour les victimes, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan psychologique. Dans un article récent, le FBI a averti que la sextorsion ne se limitait pas aux pertes d’argent. Dans certains cas tragiques, les victimes peuvent être poussées à des actions désespérées. L’agence a notamment cité un incident récent où un adolescent de 17 ans s’est suicidé après avoir été victime de sextorsion.
Les criminels ciblent de plus en plus de jeunes utilisateurs sur les réseaux sociaux et les plateformes de messagerie, exploitant leur vulnérabilité émotionnelle et leur manque de conscience des dangers en ligne. Le FBI encourage les victimes potentielles à signaler toute tentative de sextorsion et à ne jamais céder aux demandes financières des cybercriminels.
Deux Nigérians condamnés pour sextorsion
En parallèle, deux hommes d’origine nigériane, Samuel Ogoshi (24 ans) et Samson Ogoshi (21 ans), impliqués dans une affaire distincte mais similaire, ont été condamnés le 5 septembre 2024 à 210 mois de prison, soit près de 18 ans, suivis de cinq ans de liberté surveillée. Leur implication dans un programme de sextorsion similaire montre l’ampleur internationale de ces activités criminelles et l’attention croissante que les autorités portent à ce type de délit.
ZATAZ vous recommande plusieurs mesures pour se protéger contre la sextorsion. Les utilisateurs des réseaux sociaux, en particulier les plus jeunes, doivent être conscients des dangers potentiels des interactions en ligne avec des inconnus. Voici quelques précautions à suivre :
Ne pas partager de contenu sensible : Il est crucial de ne jamais partager de photos ou vidéos explicites en ligne, même avec des personnes qui semblent dignes de confiance.
Utiliser des paramètres de confidentialité renforcés : Les plateformes de réseaux sociaux permettent de contrôler qui peut voir et interagir avec le contenu publié. Il est conseillé de vérifier et de mettre à jour régulièrement ces paramètres pour éviter les interactions indésirables.
Signaler tout comportement suspect : En cas de tentative de sextorsion, il est important de ne pas céder aux demandes, de signaler l’incident aux plateformes concernées et de contacter les forces de l’ordre.
Sensibiliser les jeunes utilisateurs : Les parents et éducateurs doivent discuter ouvertement des dangers en ligne avec les jeunes pour les aider à reconnaître et à éviter ces situations. ZATAZ est invité dans de nombreuses écoles pour parler avec les élèves, les parents et le corps enseignant.