BIG BROTHER IS WATCHING YOU : LA RUSSIE VEUT CENTRALISER SA VIDÉOSURVEILLANCE
La Russie réfléchit à centraliser les images issues de la vidéosurveillance publique afin d’analyser plus rapidement les contenus.
S’exprimant lors d’une séance stratégique sur le projet national « Économie des données« , le chef du ministère du Développement numérique de la Fédération de Russie, Maksut Shadayev, a proposé de créer, dans ce cadre, une plateforme nationale pour le stockage et le traitement des données de toutes les vidéos urbaines. Une telle plateforme se connecterait aux systèmes régionaux et analyserait le flux vidéo à l’aide de technologies de reconnaissance de visages et d’images.
Le projet prévoit également le raccordement obligatoire des caméras d’accès aux immeubles et des caméras vidéo, qui devront être installées à leurs frais par « certaines catégories de propriétaires ». Aujourd’hui, dans les villes russes, selon le ministère du Développement numérique, il existe 1,2 million de caméras de vidéosurveillance.
La moitié de celles installées aux frais de l’État sont connectées aux systèmes centralisés des régions. Le régulateur s’attend à ce que d’ici 2030, le nombre de caméras de vidéosurveillance dans le pays atteigne 5 millions, et toutes seront connectées à des systèmes d’IA. Les politiques parlent d’une capacité de détection des délits de 30 %. Coût du développement de la nouvelle plateforme : 12 milliards de roubles, soit plus de 120 millions d’euros. Autant dire qu’il va leur falloir multiplier ce chiffre par 5. Ils n’ont pas pris en compte le stockage qui s’annonce ÉNORME et le prix de caméra spécialisée plus élevé !
Ce n’est pas la première fois qu’un politique propose cette idée de « big brother ». En 2021, une initiative similaire avait été proposée dans le cadre du projet de complexe agro-industriel « Safe City ». Le ministère des Situations d’urgence avait proposé d’obliger toutes les régions à déployer des systèmes de sécurité urbains intelligents et à adopter des normes uniformes pour la collecte et le traitement des données, y compris les flux vidéo.
À l’époque, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Économie avaient rejeté l’idée chiffrée à 250 milliards de roubles (plus de 2,5 milliards d’euros).
En cas de fuite de données résultant d’un piratage ou d’une corruption interne, l’attaquant aura la possibilité de suivre les déplacements de n’importe quelle personne, d’analyser toutes ses actions présentes et passées [L’IA est capable, dans certains cas, de prédire des déplacements].