Bourse : ils pirataient des agences de presse pour faire grimper les actions
Cinq personnes arrêtées aux États-Unis pour s’être fait une spécialité boursière pas comme les autres. Ils pirataient des agences de presse spécialisées afin de mettre la main sur des communiqués de presse non encore publiés.
Dans le monde des affaires, l’entrée en bourse est un Saint-Graal que de nombreuses entreprises rêvent d’atteindre. Celles qui y sont, tremblent à la sortie d’un nouveau produit, d’un nouveau communiqué de presse les concernant, ou concernant un concurrent. Comment va réagir la bourse ? Comment vont agir (vendre ou acheter) les financiers ? Dans ce monde du bit et du cash, des pirates informatiques ont compris l’intérêt de mettre la main sur ces communiqués de presse avant qu’ils ne soient diffusés. L’idée, avoir l’information avant tout le monde et agir sur les actions avant la diffusion de l’information.
Cinq personnes viennent d’être arrêtés et présentés à la justice américaine pour avoir piraté des agences de presse et joué avec la bourse. Les présumés pirates ont été présentés devant les tribunaux de Brooklyn et de Newark. Ils auraient mis en place un système international, entre février 2010 et Août 2015, visant à pirater trois agences de presse d’affaires. Mission, voler les communiqués de presse qui devaient être diffusés dans les jours/semaines à venir. Les informations financières « non public » étaient alors utilisées pour effectuer des transactions qui auraient généré environ 30 millions de dollars de profits illégaux.
Les présumés pirates en col blanc visaient les sociétés cotées sur le NASDAQ et NYSE. Les accusés auraient volé environ 150.000 communiqués confidentiels à partir des serveurs des agences de presse Marketwired LP, PR Newswire Association LLC (PRN) et Business Wire. Les pirates ont été traqués par les Services Secrets et le FBI. Le chef de ce petit groupe, Ivan Turchynov, 27 ans. Les autres « pirates » originaires d’Ukraine et de Géorgie, sont âgés de 24 à 51 ans.
Organisation aux petits oignons
17 comptes bancaires et de courtage contenant plus de 6,5 millions de dollars ont été saisis. 12 propriétés, un centre commercial situé en Pennsylvanie, un immeuble d’appartements situé en Géorgie, et une péniche [valeur 5,5 millions $] ont été confisqués. Quatre des neuf accusés sont toujours dans la nature. Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis pour leurs arrestations.
Les agences de presse piratées [saluons donc leur sécurité, NDR], les pirates mettaient en vente les informations auprès d’acheteurs initiés aux arnaques financières. Ils proposaient d’accéder aux serveurs compromis, soit ils offraient la possibilité de consulter des listes « d’achats » et de « souhaits » à partir d’informations qui devaient être diffusées par les agences.
L’enquête a débuté quand des transactions boursières étranges apparaissaient alors qu’une information financière devait être diffusée sur ladite entreprise. Un délit d’initié 2.0 aux petits oignons. Les communiqués de presse volés contenant des informations non publiques concernaient les entreprises cotées en bourse qui comprenait, entre autres: Align Technology Inc.; Caterpillar Inc.; Hewlett Packard; Home Depot; Panera Bread Co. ou encore Verisign Inc.
Cette petite famille risque plus de 70 ans de prison ferme dans un pénitencier fédéral. A noter que les journaux financiers, les courtiers ou encore les journalistes économiques sont des cibles pour ce type de pirate informatique.
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