Changements dans la gestion des sites interdits en Russie
Dans le paysage numérique russe, une évolution notable s’est produite concernant la régulation des contenus en ligne. Le gouvernement a interrompu la mise à jour du registre des sites interdits par Roskomnadzor, l’autorité de surveillance des médias et des communications en Russie.
Roskomnadzor, ou le Service fédéral de supervision des communications, de l’information, des technologies et des médias de masse, est une agence gouvernementale russe. Sa mission principale est de surveiller, contrôler et censurer les médias et les communications en Russie, y compris les contenus en ligne sur Internet. Roskomnadzor est responsable de l’application des lois sur les médias, la protection des données personnelles, et le blocage des sites internet considérés comme illégaux ou nuisibles selon la législation russe.
Interruption dans la mise à jour du registre des sites interdits
Selon Kommersant, une importante publication russe, il y a eu une pause dans l’actualisation des données concernant le registre des sites interdits géré par Roskomnadzor. Auparavant, l’agence bloquait en moyenne 800 adresses web par jour. Les professionnels du secteur ont indiqué que les blocages sont désormais effectués directement par les équipements des opérateurs de réseaux de communication, sans passer par le registre habituel. Bilan, on ne sait plus qui, quoi, pourquoi, le blocage !
Implications pour les opérateurs de télécommunications et les moteurs de recherche
Les opérateurs de télécommunications, tels que VimpelCom, MTS, et Tele2, ainsi que les moteurs de recherche, comme Yandex, jouent un rôle crucial dans l’application des décisions de blocage émises par Roskomnadzor. Malgré l’arrêt des mises à jour du registre, ces entités continuent de suivre les directives légales, en bloquant l’accès aux ressources listées.
L’absence de nouvelles entrées dans le registre des sites interdits ne signifie pas la fin des restrictions. Roskomnadzor et ses entités subordonnées ont utilisé d’autres moyens pour limiter l’accès à des sites spécifiques, comme le montre le blocage de 576 sites de phishing entre le 4 et le 10 mars 2024. La tendance s’oriente vers l’utilisation d’équipements techniques spécifiques (TSPU) pour effectuer ces blocages, ce qui soulève des questions quant à la transparence et la possibilité de contester ces décisions.
Une évolution significative avec le changement dans la méthode de blocage des sites internet par Roskomnadzor. Cette évolution vers des méthodes plus directes et moins transparentes marque une nouvelle étape dans la régulation numérique du pays, reflétant la complexité croissante de la surveillance et du contrôle des informations à l’ère digitale. Les implications de ces changements sur la liberté d’expression et l’accès à l’information restent à observer. [Kommersant]