CHU de Rennes victime d’une cyberattaque : comprendre le ransomware et ses conséquences
Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes victime d’une présumée cyberattaque, paralysant ses systèmes informatiques et interrompant les communications. Il est suspecté que cette attaques soit le résultat d’un ransomware.
Le mercredi 21 juin 2023. Les salariés du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Rennes, comptant près de 9 000 personnes, ont reçu un message alarmant. Leur système informatique était paralysé : une cyberattaque était en cours. Les connexions Internet interrompues, télétravail et accès distant sont depuis impossibles. Les échanges de messages avec l’extérieur ont été bloqués.
Face à cette situation, une cellule de crise a été rapidement mise en place. Alors que le site web du CHU de Rennes reste toujours inaccessible, les questions se multipliaient : s’agissait-il d’un ransomware, d’une attaque DDoS, d’un accès VPN perdu, ou d’un simple bug ?
Malheureusement, le CHU de Rennes n’est pas le premier établissement hospitalier français à être victime de ce genre d’attaque. D’autres centres hospitaliers, tels que le Centre Hospitalier Corbeil-Essonnes, le Centre Hospitalier Cœur Grand-Est, le Centre Hospitalier de Castelluccio (Corse), le Groupe hospitalier privé de l’Artois, la Clinique de Toulouse et Bourg-en-Bresse, le Centre hospitalier de Versailles et le CH de Brest, ont également été ciblés par des cyberattaques au cours des derniers mois.
Dans certains cas, le Service Veille ZATAZ a pu repérer les données dérobées par les pirates et diffusées dans le darkweb. Certains pirates allant même jusqu’à proposer un moteur de recherche permettant d’acheter n’importe quel fichier pour seulement 4 $.
Comprendre le ransomware et ses conséquences
Un ransomware, également connu sous le nom de rançongiciel, est une forme de logiciel malveillant qui vise à chiffrer les fichiers et les données d’un système informatique. Les pirates utilisent cette méthode pour demander une rançon en échange de la clé de déchiffrement qui permettra de restaurer l’accès aux données. Les ransomwares sont devenus l’une des principales menaces pour les organisations du monde entier, touchant aussi bien les grandes entreprises que les institutions publiques, comme les hôpitaux.
Les conséquences d’une attaque par ransomware peuvent être dévastatrices. Dans les cas des CHU, l’arrêt des connexions Internet et l’incapacité d’accéder aux données à distance ont gravement perturbé les opérations hospitalières. Les rendez-vous médicaux reportés, les dossiers des patients inaccessibles, et les communications internes et externes compliquées, voire impossible. Ces interruptions ont un impact direct sur la qualité des soins et peuvent potentiellement mettre en danger la vie des patients.
Malheureusement, le secteur de la santé est une cible privilégiée pour les attaques par ransomware. Les hôpitaux sont des cibles attrayantes en raison de la nature sensible des données qu’ils détiennent, telles que les dossiers médicaux des patients. De plus, les établissements de santé ont souvent des systèmes informatiques complexes et interconnectés, ce qui les rend vulnérables aux attaques. Les cybercriminels profitent de ces vulnérabilités pour infiltrer les réseaux, chiffrer les données et demander une rançon, parfois en cryptomonnaie, pour leur restitution. Des attaques qui se comptent par millions de tentatives par mois !
La récupération des données après une attaque par ransomware peut être complexe et coûteuse. Les organisations peuvent être contraintes de payer la rançon demandée pour récupérer leurs données rapidement, mais cela ne garantit pas toujours un déchiffrement complet ni la protection contre de futures attaques. De plus, le paiement de la rançon encourage les attaquants à poursuivre leurs activités malveillantes et à cibler d’autres victimes.
En cas de vol d’un accès VPN
Le vol d’accès à un réseau privé virtuel (VPN) peut avoir des conséquences graves pour une entreprise. D’abord, la fuite de données sensibles : un attaquant obtient un accès VPN légitime, il peut potentiellement accéder à des données sensibles, telles que des informations confidentielles sur les usagers, les patients, des données financières, Etc. Cela peut entraîner des violations de la confidentialité et des atteintes à la sécurité des données.
Ensuite, la compromission du réseau interne : un accès compromis peut permettre à un pirate de pénétrer dans le réseau interne de l’entreprise. Cela peut conduire à une compromission du système et à une exploration plus approfondie du réseau, compromettant potentiellement d’autres appareils, systèmes ou données. Autant dire que dans un secteur sensible, cela peut entrainer de sérieux problèmes.
Vol d’identifiants et d’informations d’authentification : les informations d’identification volées peuvent permettre d’accéder à d’autres systèmes et services de l’entreprise, élargissant ainsi les accès non autorisé.
Bref, quelque soit l’attaque, les données volées peuvent servir à mettre en place un chantage ; à la revente ; à de la collecte de données de patients, Etc.
Rennes compte 130 entreprises et 4.200 employés dédiés à la cybersécurité.
Mise à jour : 16h40 : le CHU confirme, pas le biais de l’AFP, une exfiltration de données !
Ce qui est étonnant c’est que tout soit informatisé.Les machines de survie ( façon de parler) devrait être coupées d’internet,les mises à jours ne sa faisant que manuellement. Ne pas mélanger intranet avec internet, tout compartimenter .Ce que j’explique,les administrateurs réseaux des hôpitaux devraient depuis longtemps avoir structurer comme ça les réseaux hospitalier.Je serai directeur d’un hôpital,je leur ferai signer un contrat très contraignant qui dit qu’à la moindre erreur,ils seraient lourdement poursuivis pénalement pour mise en danger d’autrui.
Le problème c’est qu’il n’y a peu ou pas de sécurité sur ces matériels, et ce depuis des années.
Les budgets des SI ne sont pas non plus en hausse malgré les nombreuses campagnes d »Hôpital Numérique », et le personnel SI est aux fraises du coup.
Pas ou peu de personnel sur l’info, manque de formation, sans compter les nouvelles générations biberonnées aux smartphones et tablettes, incapables d’en comprendre les usages et les risques.
Et sans compter les éventuelles attaques d’une personne de l’intérieur de la structure…
La Santé est complétement à la ramasse dans le domaine informatique, et ce malgré le travail formidable de l’ANSSI.
Bonjour
le même CHU qui affirmait maîtriser la protection des données lors de ce colloque organisé par la Cnil le 13 juin :
https://www.cnil.fr/fr/journees-rgpd-les-13-et-14-juin-rennes
Il faudrait que les moyens alloués aux systèmes informatiques des CH(U) soient à la hauteur à la fois d’une surface d’attaque énorme et d’une criticité élevée, ce qui n’est pas le cas malheureusement.