Comment des récepteurs satellite ont été utilisés pour des cyberattaques mondiales
Arrestation de six responsables d’une entreprise ayant modifié 240 000 récepteurs satellite pour mener des attaques DDoS.
Une cybercriminalité d’un nouveau genre a été mise en lumière par la police sud-coréenne le 28 novembre 2024. Entre 2019 et 2024, une société locale a modifié 240 000 récepteurs satellite pour intégrer des fonctionnalités d’attaque par déni de service (DDoS), un procédé consistant à submerger des serveurs de requêtes pour les rendre inaccessibles.
Les autorités ont découvert que sur ces récepteurs, 98 000 étaient déjà configurés pour les attaques lors de leur livraison. Les autres appareils ont été infectés ultérieurement par des mises à jour logicielles. Ces modifications, demandées par une société cliente étrangère toujours introuvable, visaient à affaiblir un concurrent. Les utilisateurs de ces appareils, ignorants de leur double fonction, ont été transformés en acteurs involontaires d’un réseau mondial de cyberattaques.
L’affaire, révélée grâce à Interpol, montre comment des objets connectés peuvent devenir des armes redoutables. La société coréenne en question a généré plus de 4,1 millions d’euros de revenus illégaux avec ces récepteurs. L’enquête met en évidence l’urgence de renforcer la sécurité des appareils connectés et la coopération internationale en matière de cybersécurité.
Des appareils connectés détournés en armes DDoS
Entre janvier 2019 et septembre 2024, un fabricant sud-coréen a livré 240 000 récepteurs satellite à travers le monde, dont 98 000 équipés dès leur fabrication de fonctionnalités d’attaque DDoS. Les autres appareils ont reçu ces capacités malveillantes via des mises à jour logicielles à distance.
Selon les autorités sud-coréennes, les modifications avaient été commandées dès novembre 2018 par une société cliente basée hors du pays, dans le but de s’attaquer à un concurrent. Cette demande a conduit à la création d’un réseau mondial de cyberattaques, où chaque utilisateur devenait, à son insu, complice de ces activités illégales.
« 240 000 récepteurs satellite détournés pour mener des attaques DDoS à l’insu de leurs utilisateurs. »
Un réseau mondial, des responsables locaux arrêtés
L’affaire a pris une tournure internationale lorsque Interpol, en juillet 2024, a transmis des informations aux autorités sud-coréennes. Cette coopération a permis d’identifier le fabricant et d’arrêter six de ses responsables pour violations des lois sur la cybersécurité.
La société cliente étrangère, commanditaire de ces modifications, reste introuvable, et son rôle exact dans les attaques n’a pas encore été complètement éclairci. Les autorités ont cependant confisqué 4,1 millions d’euros d’actifs, représentant les gains illégaux générés par la vente de ces récepteurs modifiés.
Les utilisateurs de ces appareils ont également été affectés. En plus d’être impliqués à leur insu dans des cyberattaques, ils ont constaté des dysfonctionnements dans les performances de leurs appareils. L’ampleur exacte des dommages causés par ces attaques reste toutefois difficile à mesurer.
« En juillet 2024, Interpol a révélé un réseau mondial exploitant des récepteurs satellite pour des cyberattaques.«
Pour ne rien manquer des actualités sur les cybermenaces, abonnez-vous dès maintenant à la newsletter de ZATAZ. Rejoignez également notre groupe WhatsApp pour accéder à des informations exclusives, des alertes en temps réel et des conseils pratiques pour protéger vos données. Ensemble, restons vigilants face à la cybercriminalité.