Cyber Command : suspension des opérations cybernétiques contre la Russie

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné l’arrêt des opérations cyber offensives contre la Russie, reflétant un changement stratégique majeur des États-Unis.

Dans une décision actée, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a récemment ordonné au Cyber Command américain de suspendre toute planification d’opérations contre la Russie, y compris les actions numériques offensives. Cette directive, qui ne s’applique pas à la National Security Agency (NSA) et à ses activités de renseignement sur la Russie. Bien que la portée exacte de la directive de Hegseth au commandement reste floue, cette décision illustre les efforts de la Maison-Blanche pour normaliser ses relations avec Moscou.

La directive de Hegseth s’inscrit dans une volonté affichée de la Maison-Blanche de rétablir des liens avec la Russie. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, les États-Unis et leurs alliés ont tenté d’isoler le Kremlin sur la scène internationale. Cependant, des déclarations récentes du président Donald Trump, imputant la responsabilité du conflit à l’Ukraine et qualifiant son dirigeant de dictateur, ont suscité des interrogations sur l’orientation de la politique étrangère américaine. ​La durée exacte de l’ordre de Hegseth est inconnue, bien que le commandement ait été informé que cette directive resterait en vigueur pour une durée indéterminée.

Implications pour le Cyber Command

Cette décision pourrait avoir des répercussions significatives sur les missions du Cyber Command, notamment en Ukraine. Avant l’offensive russe, des équipes avaient été envoyées à Kiev pour renforcer les défenses numériques du pays. La suspension des opérations pourrait également exposer davantage le secteur privé américain aux cyberattaques, la Russie étant connue pour abriter des cybercriminels ciblant des infrastructures critiques à travers le monde. ​La 16e Air Force (Air Forces Cyber), l’unité chargée de planifier et de mener des opérations numériques au sein du Commandement européen des États-Unis va donc devoir plier bagage.

Comme le révèle The Record, si cet ordre de la Maison Blanche s’applique uniquement aux cyber-opérateurs ciblant la Russie, la décision affecterait quelques centaines de personnes, notamment des membres de la Cyber National Mission Force (environ 2 000 personnes) et de la Cyber Mission Force, qui compte au total 5 800 membres issus des forces armées et répartis en équipes menant des opérations offensives et défensives dans le cyberespace. On estime qu’un quart des unités offensives se concentrent sur la Russie.

Cependant, si cette directive s’étend aux domaines du renseignement, de l’analyse ou du développement des capacités, le nombre de personnes concernées augmenterait considérablement. Le commandement emploie environ 2 000 à 3 000 personnes, sans compter les unités militaires affiliées et le personnel de la NSA travaillant sur place. Ces organisations partagent un même campus à Fort Meade, dans le Maryland.

Cette initiative de l’administration Trump soulève des questions sur la future posture des États-Unis face aux menaces cybernétiques russes. Les experts en sécurité s’inquiètent des conséquences potentielles de cette suspension sur la sécurité nationale et la protection des infrastructures critiques. La communauté internationale observe attentivement cette évolution, se demandant si elle marque un tournant dans les relations américano-russes ou si elle est simplement une parenthèse stratégique.​

Bref, voilà qui s’annonce intéressant à suivre ! Dorénavant, les pirates russes de type LockBit, NoName(56)16 Etc. vont-il rajouter dans leur mode d’emploi de ransomware : « Il est interdit d’attaques les pays de la CEI et les USA » ?

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Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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