Cyberattaque à l’encontre du 1er acteur indépendant du tourisme français
La société Marietton Développement face à une cyberattaque qui a permis aux pirates du groupe Babuk de mettre la main sur 140Gb des données internes sensibles.
Passeports, facturations, adresses mails de clients … les pirates informatiques du groupe Babuk se sont attaqués à la société Marietton Développement, société française, 1er acteur indépendant du tourisme. Les malveillants expliquent avoir découvert des problèmes majeurs dans le système de sécurité de la société. « Votre intranet a été compromis. » enchérissent les pirates.
Une fois encore, mais j’en parle depuis bien avant la RGPD (mai 2018) avec le deuxième effet RGPD que les pirates « travaillent » depuis des années maintenant, les voyous 2.0 ont commencé à diffuser des informations pour faire plier l’entreprise prise en otage.
Des contrats avec des tiers (y compris des informations bancaires et d’assurance), des informations sur les clients (noms, coordonnées, détails des voyages), des informations financières et sur les projets, des informations sur les employés (ID, informations médicales et autres) auraient été volés. « La publication de ces informations entraînera de lourdes amendes et suscitera l’inquiétude des clients et l’intérêt des concurrents » indiquent ces terroristes du numérique. En contre parti de son silence, Babuk explique être « prêt à supprimer ces fichiers et à vous aider à résoudre vos problèmes de sécurité« .
Bien entendu, croire ces pirates, c’est comme croire au Père Noël en plein mois d’avril. Payer ne résoudra pas les données volées et diffusées.
Ne jamais payer, jamais !
Payer n’assouvira pas la soif d’argent facile pour ces pirates qui revendront (si ce n’est pas déjà fait) à d’autres pirates (partenaires ou non). Ecouter l’interview d’un opérateur de ransomware et du business qui en découle.
Parmi les informations qui peuvent se commercialiser très rapidement, les adresses mails des partenaires. D’autant qu’il peut s’agir d’adresses sensibles sur plusieurs points : d’abord une adresse électronique uniquement connue par les services ; une même adresse qui va atterrir chez un pôle (finance, comptable …) de confiance.
Surtout si la missive est aux couleurs d’une société cliente, avec les données comptables validant son authenticité. Bref, payer ne résoudra pas le mal de crane de l’entreprise, de ses employés, de ses clients, de ses partenaires.
Dans le cas de la dernière victime en date de Babuk on retrouve par exemples des adresses électronique d’EDF, Veolia, SFR … Les groupes d’opérateurs de ransomwares sont comme l’eau, ils tenteront de passer au plus facile, au plus rapide.
Le business gris du rançonnage
A noter, à ce sujet, une belle mise au point du big boss de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information, Guillaume Poupard.
Ce dernier a montré du doigt, lors d’une réunion au Sénat sur la cybersécurité des TPE-PME, le rôle de certains assureurs dans le paiement des rançons réclamées par des pirates.
Pour le patron de l’ANSSI, il faut encadrer « ces intermédiaires un peu gris qui font un business du paiement des rançons« . Un business que je vous pointe du doigt depuis des mois, orchestrés par des assureurs, mais aussi certaines sociétés de cybersécurité.
Dans ce dernier cas, je vous racontais dernièrement comment des pirates se « plaignaient » du manque à gagné en raison de société de sécurité informatique qui augmentaient le prix des rançons pour en garder un pourcentage.
Pendant ce temps, les attaques explosent les compteurs. Le Monde relate, ce 19 avril, une cyberattaque qui impacte treize cliniques pour étudiants. Et dites vous que ce n’est que la partie visible de l’iceberg !
Mise à jour : les pirates ont ouvert un espace qui contient l’intégralité des données volées à l’entreprise : RH, bancaires, contrats, factures …