DeepFakes : des pirates paient des SDF pour créer des faux bancaires
Des pirates informatiques mettent en place des deepfakes bancaires à partir de vraies photographies. Les personnes photographiées sont des personnes dans le besoin, des SDF ou des étudiants.
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Les pirates du groupe « Photo Drop » viennent de pousser la malveillance à un niveau que ZATAZ n’avait encore jamais croisé. Nous connaissions les pirates capables de payer de jeunes Africains qui, pour quelques dollars, dansent avec le logo des pirates. Nous avions aussi présenté ces pirates fournissant des repas pour des enfants ou des chiens errants avec l’argent qu’ils avaient pu gagner à la suite de piratages informatiques. Aujourd’hui, voici les pirates capables de payer des êtres humains, dans la rue, pour constituer ensuite des kits pour fraudes bancaires.
Cette jeune femme a fait une cinquantaine de photos, elle ne pensait pas finir dans des arnaques bancaires ! Capture : zataz.com
Kits de piratage bancaire
Un kit de piratage bancaire a plusieurs missions. D’abord permettre d’ouvrir un compte en ligne dans une banque numérique, dans un espace dédié aux cryptomonnaies, des casinos, etc. Pour s’inscrire dans ces espaces, il est de plus en plus courant d’être obligé de fournir des pièces d’identité, plusieurs photographies. Les réseaux sociaux, comme Facebook ou encore LinkedIn, demandent la pièce d’identité pour prouver la propriété d’un compte.
Les pirates, dans la grande majorité des cas, exploitent des documents déjà existants, comme cette jeune femme ci-dessous, exfiltrés lors de piratages ou d’arnaques, comme les fausses locations, et réclament des documents sensibles allant de la pièce d’identité aux fiches de paie, etc. [comment se protéger].
La capture écran, plus bas dans cet article, montre une vente en cours, découverte par ZATAZ. Un pirate commercialise des milliers de photos + CNI/Passports volés dans un site web non indiqué par le malveillant. Les identités des propriétaires sont accolées à chaque photo.
L’émergence de l’Intelligence Artificielle facilite la création de fausses images [comme l’arnaque aux produits amincissants révélée par ZATAZ], mais heureusement, pour le moment, son exploitation dans les DeepFakes bancaires reste encore facilement détectable. Dans les pages OSINT de ZATAZ, plusieurs outils pour repérer une DeepFake image ou pour créer des visages avec l’IA en 1 clic de souris.
Une détection que les pirates de « Photo Drop » ont réussi à pallier d’une manière dramatique. Ils commercialisent des packs pour quelques dizaines d’euros. Pour 15 euros, par exemple, 80 photos de la même personne : son visage, ou une partie de son buste. Les mains tenant un papier, une affiche, un ordinateur, une tablette ou encore un smartphone.
Les affiches, papiers et machines ont le fond blanc, permettant d’y incorporer n’importe quelle information comme « Je me nomme X, nous sommes le 24 juillet, et je m’inscris sur XXX » ou encore « Je suis le propriétaire de la pièce d’identité affichée », etc.
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« Photo Drop » propose des « options » : hommes, femmes, 17/35 ans, plus de 35 ans, kits vendus plus de 5 fois, etc. Une véritable entreprise avec les vrais visages de personnes. Des complices involontaires, attirés par l’argent. Selon 404 Media, les pirates organiseraient des séances de photographie payées 20 dollars. Selon les informations recueillies par ZATAZ, les pirates se font passer pour des communicants souhaitant vendre ensuite leurs photos sur Canva, Adobe Image, etc.
Sam, l’instigateur de « Photo Drop » est facilement joignable sur Telegram. Il se dit être originaire d’un pays de l’ex-URSS. Il envoie ses « photographes » dans différents pays et trouve les personnes qui accepteront, contre de l’argent, de participer à des séances photos. Des personnes dans le besoin, des étudiants, des SDF auraient déjà été sollicités.
Des visages et des personnes qui seront utilisés pour diverses fraudes ou crimes financiers.