Defacement : sites du gouvernement de la Côte d’Ivoire infiltrés
Un pirate informatique s’est invité dans plusieurs sites web du gouvernement de Côte d’Ivoire. Le malveillant profite d’espaces web non mis à jour pour lancer un defacement de masse.
Defacement – Le piratage de sites web de gouvernements reste un acte qui fait rêver certains défaceurs. Un défaceur, traduisez barbouilleur, est un tagueur du numérique. Il aime, pour plusieurs raisons que nous verrons plus tard, laisser sa trace sur un espace numérique. S’il fallait imager cette action de modification, pensez à un ours qui se frotte sur un arbre pour laisser son odeur. Le tagueur fait pareil, il laisse sa trace numérique.
Pourquoi une telle action ? Il y a d’abord le côté égocentrique de l’acte. Ils sont nombreux à chercher leur 1/4 d’heure Warholien. Un Warholien compulsif pour beaucoup ! Ensuite, et je rencontre de plus en plus de cas (7 sur 10), le defacement s’articule autours d’actions plus pernicieuses. La première étant de rajouter une page, une image, un texte prouvant son passage. Je vous explique les suivantes plus bas.
Defacement : l’occasion qui fait le larron
Si mettre son pseudo est important pour ce genre de population, l’acte peut être plus vicieux encore. Je croise de plus en plus de barbouilleurs qui agissent de la sorte pour tester leur cible : Combien de temps l’administrateur du site attaqué va-t-il mettre pour faire disparaitre la modification ; Combien de temps l’administrateur du site attaqué va-t-il mettre pour patcher [corriger la faille, NDR] son site, son serveur ; Combien de temps l’administrateur du site attaqué va-t-il mettre pour découvrir le shell, la backdoor cachée [Outils web permettant de revenir dans un serveur infiltré, NDR] ; … Pourquoi un tel questionnement ? Les sites attaqués sont revendus, ensuite, dans le blackmarket à des pros du black seo. Comme j’ai déjà pu vous en parler, le black seo permet d’exploiter un espace web existant pour profiter de sa présence sur Google, et donc faire référencer de fausses pharmacies, boutiques de contrefaçons, espaces de stockages, … par les professionnels du black seo.
Plusieurs sites du gouvernement ivoiriens en mode defacement
Dans la nuit du dimanche 11 septembre 2016, un pirate informatique a laissé sa trace sur plusieurs sites du gouvernement Ivoirien. L’individu s’est contenté de laisser son pseudonyme [souvenez-vous de l’ours et de son arbre, NDR] sur le portail de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Ghana et au Togo ; dans l’espace web du Ministère de la Communication et dans celui du Ministère du plan et du développement. Des intrusions qui seraient une forme de cyber manifestation pour la « libération » d’un pirate informatique, Kuroi’SH, arrêté pour avoir infiltré plusieurs serveurs de la NASA, ainsi que de nombreux autres sites de part le monde.