Départ marquant : le fondateur du blackmarket Emirates quitte le darknet
Sheikh, figure emblématique du darknet et administrateur du blackmarket Emirates, annonce son retrait, évoquant l’érosion de l’anonymat et les risques croissants.
C’est une annonce qui secoue les marchés illégaux du darknet. Sheikh, pseudonyme derrière l’administrateur du blackmarket spécialisé dans la vente de drogue « Emirates », l’un des plus importants réseaux de distribution de substances interdites en ligne, a déclaré mettre un terme à sa carrière. Dans un message partagé sur un chat surveillé par le Service Veille ZATAZ, (il diffusait aussi de la données piratées) Sheikh a exprimé des préoccupations liées à l’anonymat et à l’évolution des technologies qui rendent cette activité de plus en plus risquée.
Plus qu’un simple adieu, Sheikh a profité de l’occasion pour livrer un message d’autoréflexion à la communauté. Il appelle à réduire l’exposition aux substances toxiques et encourage les membres de ce marché à envisager des voies plus responsables, voire légales. Autant dire qu’il ne manque d’air ! Lui qui a gagné des millions de dollars en empoisonnant des milliers de personnes via sa « galerie marchande« .
L’érosion de l’anonymat : une menace pour le darknet
Dans son message, Sheikh met en avant un facteur clé de son départ : l’impossibilité de garantir un anonymat absolu à long terme. Selon lui, les progrès technologiques et la montée en compétences des autorités spécialisées rendent les activités illicites en ligne de plus en plus risquées. « L’anonymat n’existe pas à long terme. Et le temps et la technologie ne jouent pas en votre faveur », écrit-il, soulignant que les adversaires sont des professionnels hautement qualifiés. Il faut dire aussi que les derniéres actions des autorités dans le monde des blackmarket en a refroidi plus d’un ! Comme par exemple Trust market ou encore Hydra.
Cette déclaration reflète une réalité croissante dans le monde des marchés illicites : l’utilisation d’outils comme l’intelligence artificielle et les méthodes avancées de surveillance rendent difficile la dissimulation des activités criminelles. Sheikh semble ainsi reconnaître que la guerre entre cybercriminels et forces de l’ordre s’intensifie, et que les premiers ne disposent plus de la même longueur d’avance qu’il y a quelques années.
« L’anonymat n’existe pas à long terme. La technologie ne joue pas en votre faveur« , affirme Sheikh.
Une remise en question de la communauté du darknet
Sheikh ne s’est pas contenté de dire adieu : il a livré un message fort à la communauté du darknet. Il appelle les acteurs à réduire les substances les plus nocives et à informer les consommateurs des risques qu’ils encourent. « Vous n’êtes pas là pour gagner tout l’argent du monde« , a-t-il rappelé, suggérant que ce type de commerce est une vision à court terme. Rarement une figure du darknet a ouvertement plaidé pour une certaine « éthique » dans le commerce illégal. Ce discours reflète peut-être une prise de conscience des conséquences humaines et sociales des substances toxiques, ou une volonté de quitter ce monde avec une image différente. Qu’il se rassure, les autorités garderont l’image d’un délinquant qu’il faut arrêter, demain ou dans 10 ans !
« Il est toujours possible et nécessaire de changer pour le mieux« , écrit Sheikh dans son adieu.
Le départ de Sheikh pourrait avoir des répercussions significatives sur le darknet. En tant que figure influente, il symbolisait la stabilité et la prospérité d’un des réseaux les plus actifs. Sa décision de se retirer, motivée par des préoccupations sur l’anonymat et les risques juridiques, pourrait encourager d’autres acteurs à reconsidérer leur engagement dans ces activités.
Par ailleurs, cette annonce s’inscrit dans une période où les autorités redoublent d’efforts pour démanteler les marchés illicites. Le darknet, autrefois un refuge pour les criminels, devient un terrain de chasse privilégié pour les forces de l’ordre. Sheikh, par son départ, met en lumière la fragilité croissante de cet écosystème face à une surveillance technologique et juridique toujours plus sophistiquée.
Sheikh se traduit de l’arabe par « Sage » ou encore « homme de pouvoir« .
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