Des données internes de l’assureur SVI diffusées par des pirates
La société SVI Assurance en prise avec des pirates informatiques. Après la prise d’otage de l’informatique de l’assureur, les malveillants viennent de diffuser plusieurs centaines de mégas de données clients et internes.
« L’entreprise ne veut pas coopérer avec nous, nous divulguons les informations personnelles de l’entreprise, de ses employés et de ses clients. » C’est pas cette phrase qui ne laisse aucun doute sur la menace, que les pirates informatiques du groupe Avaddon ont diffusé, début février, les données d’un assureur Français piraté, infiltré et menacé.
Je vous parlais de cette cyberattaque, le 2 février, alors que les pirates ne faisaient « que » menacer leur cible via un compte à rebours agressif.
Le 9 février, 472 Mo (décompressés) d’informations appartenant à l’assureur ont été diffusés. Plus de 3 000 fichiers, 122 dossiers de données sensibles internes et de clients. Ce qui me semble inquiétant, les données ont été analysés et triées par les pirates. Par exemple, ce qui semble être le dossier des Ressources Humaines contient des documents datant de 2012, 2013 alors que le dossier « clients » pointe certaines dates en janvier 2021.
Aucune alerte n’est présente sur le site de l’assureur. Aucun doute sur le fait qu’ils ont alerté les salariés et leurs clients de se protéger de potentielles attaques par rebond que peuvent permettre de telles fuites d’informations.
Pendant ce temps, chez Darkside
Darkside signe de son côté, la 32eme prise d’otage de données appartenant à une entreprise française (depuis le 1er janvier 2021, tous groupes de ransomware confondus). Ces pirates, qui se moquent ouvertement de plusieurs sociétés de cybersécurité pour les avoir aidé à corriger leur faille, involontairement, et aprés avoir piraté la société Wonderbox, affiche leur menace à l’encontre de la société de recrutement Penelope. Une fois de plus, des données personnelles et privées. J’ai pu constater des centaines de dossiers internes, des pièces d’identité …
Pendant ce temps, chez Egregor
Ce que ZATAZ annonçait, début janvier 2021 c’est confirmé. Les autorités judiciaires ont mis la main sur les pirates du groupe Egregor. Et « cocorico« , des policiers de l’OCLCTIC sont impliqués dans ce coup de filet. France Inter confirme que le parquet J3 Cyber du Tribunal de grande instance de Paris, qui avait ouvert une enquête aprés de nombreuses cyber attaques à l’encontre de société françaises (voir notre enquête Ransomware 360), a pu remonter à Egregor avec l’aide d’autres services de police Européens. Plusieurs présumés pirates ont été arrêtés en Ukraine. Une fois de plus, pas des Russes, des Chinois ou des Nord Coréens… « juste » des voyous ! Egregor a signé plusieurs centaines de victimes dans ses chantages, dont 203 concernant une menace de diffusion de données volées. 103 sociétés américaines, 20 françaises, 10 italienne et 7 canadiennes étaient concernées.
ἑγρήγορος
Comment les autorités ont-elles réussi ce coup de force ? Maze, Egregor, Netwalker ? Début novembre 2020, un pirate commercialisait des informations personnelles concernant plusieurs groupes et affiliés utilisateurs des ransomwares nommés ci-dessus. Une guerre des « gangs » comme le web en connait depuis des années.
A l’époque, je vous racontais comment le « vendeur » expliquait son contact avec le FBI. L’agence fédérale lui avait réclamé « gratuitement » les informations. Quatre mois plus tard, Maxim Y. et Konstantin K. ou leurs « amis partenaires », ont gouté au réveil matinal orchestré par la police.
Petit détail, beaucoup de société piégées par Egregor font les « malines » aujourd’hui en se targuant qu’aucune fuite de données n’ont été constatées dans leur serveur. Il n’y a plus de preuve « publique » des fuites … pour le moment !