Des pirates s’attaquent à un fleuron de la thérapie française
Des pirates informatiques ont lancé une cyber attaque à l’encontre d’un des leaders européen des recherches sur les thérapies et traitements contre les troubles génétiques, le français Yposkesi. Des données ont commencé à fuiter.
Des pirates informatiques viennent de mettre à exécution leur seconde phase d’un chantage numérique lancé voilà quelques semaines à l’encontre de la société Yposkesi.
Ce fleuron de la recherche française est né grâce à l’AFM-Téléthon, l’Association Française des Dystrophies Musculaires. L’idée, rendre les thérapies innovantes accessibles aux patients atteints de troubles génétiques et autres handicaps.
L’AFM-Telethon avait à l’origine créé Genethon et CECS / I-Stem, deux centres de R&D de classe mondiale développant respectivement des thérapies géniques et cellulaires pour les maladies génétiques orphelines, de la recherche à la validation clinique, avec un accent précoce sur la bioproduction depuis 2006.
Tirer parti de cette expertise unique Yposkesi a été lancée en novembre 2016, avec le co-investissement de l’AFM-Téléthon et du fonds d’investissement SPI de BPI-France.
Une vingtaine de victime et des millions de dollars de rançons réclamés
Fin mars 2021, la société a été ciblée par les pirates du groupes Babuk. 23 GB de datas ont été exfiltrés de la société. Des documents parlant de développement, de contrôle qualité, de projets, d’informatique, de juridique, de NDA … et de RGPD. Une première diffusion a été orchestrée par les pirates : 3,7Go compressés de documents internes.
Comme le montre mon enquête « ransomware 360 » lancée depuis septembre 2019, les ransomwares ne cessent de causer de gros dégâts. Babuk dépasse la vingtaine de victimes, la plupart basées aux USA et dans le sud de l’Europe (Italie et Espagne). Santé, télécom, industriel, … ils ne font aucune différence.
En fait, ledit « fleuron de la recherche française » Yposkesi vient de baisser son pavillon français. C’est un Coréen, le géant pharmaceutique SK, qui le contrôle désormais (à 70%). L’AFM (Association Française contre les Myopathies, organisatrice du Téléthon) ne possède plus que 25% du capital, ce qui a provoqué des remous et des départs d’Yposkesi.