Diffusion massive de données d’Emmanuel Macron ?
Déstabilisation et fake news pour la fin de la campagne présidentielle de 2017. L’autorité électorale française alerte sur la rediffusion de milliers de documents de la campagne du candidat Emmanuel Macron. De vielles données légales dans lesquelles se cachent de faux documents.
La technique n’est pas nouvelle, mais elle risque de faire son petit effet en cette veille de second tour des élections de la présidentielle de 2017. Des milliers de documents de la campagne d’En-Marche! ont été mis en ligne sur internet, ce samedi. Des courriels et des documents comptables, « légaux » confirme En-Marche! Finesse de la diffusion, un grand « nombre de faux documents, sont proposés dans le lot, afin de semer le doute et la désinformation« . D’après l’équipe d’Emmanuel Macron, cette diffusion relevé d’une opération qui « relève manifestement de la déstabilisation démocratique, comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle« . Derrière cette « attaque » et diffusion de Fake News, le même groupe « d’auteurs » des fausses informations concernant le « compte » off-shore d’Emmanuel Macron aux Îles Caïman.
En tête de cette diffusion, sur Twitter : Jack Posobiec. Cet internaute connu pour être de l’extrême droite américaine. Ce personnage avait diffusé le hoax d’un groupe secret de pédophiles lors du « PizzaGate« . Des pédophiles proches du directeur de campagne de Hillary Clinton. JP a redirige tout son petit monde sur la base des données diffusées sur 4Chan. Dernier détail, en vérifiant certains documents diffusés, des PDF, ont découvre rapidement qu’il s’agit de copié collé sur des documents vierges comme l’a démontré Numerama.
Guerre de la désinformation 2.0
Bref, comme le précise la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale, relayer ce genre d’information, c’est relayer des données non vérifiées, dont certaines fausses.
A noter que le camps de Marine Le Pen a aussi été la cible de plusieurs attaques informatiques. Le nombre de failles sur marine2017.fr, comme le protocole ZATAZ a pu leur remonter et comme ce fût le cas aussi pour l’équipe d’Emmanuel Macron, peut laisser penser à d’autres infiltrations plus discrètes. Car, ne soyons pas dupe non plus. Si la majorité des documents de l’équipe Macron, diffusés par Jack Posobiec sont « légaux » comme le précise En-marche!, il a bien fallu que ce corbeau les trouve quelque part. Et là, les fuites possibles [poubelles, bureaux, partenaires techniques, infiltration humaine, informatique…] doivent se compter par dizaines !
Wikileaks a diffusé ces dizaines de milliers de mails, photos et pièces jointes via un lien renvoyant sur Pastebin, lui même renvoyant sur Archive.org, dirigeant sur des liens torrents. Wikileaks relaye l’information quelques minutes après Disobedient News, site clairement affiché comme complotiste et Jack Posobiec. Dans certaines pièces jointes, 9 Go de données, des revues de presse d’articles parlant de Macron, des courriels de membre du parti ou encore des documents Word dont les metatags de certains sont écrits… en cyrillique !
Cartographie de #Macronleaks à minuit.
Mauve = Dénonciation
Vert = l'histoire d'amour entre le FN et les comptes US/Trump . Tout est dit pic.twitter.com/QVsyOdGTEi— Nicolas Vanderbiest (@Nico_VanderB) May 6, 2017
S’il fallait résumer ce foutoir, vous avez un/des internaute(s) qui regroupe(nt) des masses de documents en vrac, cache(nt) des dizaines de faux et balance(nt) en masse sur les réseaux sociaux, avec l’aide de Wikileaks et de dizaines d’anti-Macron ! Nous voilà donc avec la reproduction parfaite du « Podesta Leaks » qui avait été lancé en fin de campagne, aux USA, contre Clinton !
Ce que dit la loi Française
Saisie de ce dossier vendredi soir par un représentant du candidat de l’équipe En-Marche, la Commission électorale rappelle dans son communiqué de presse, voir ci-dessus, que « la diffusion ou la rediffusion de telles données, obtenues frauduleusement, et auxquelles ont pu, selon toute vraisemblance, être mêlées de fausses informations, est susceptible de recevoir une qualification pénale à plusieurs titres et d’engager la responsabilité de ses auteurs« . La fake news électorale est un délit en France depuis 1964 (Code électorale Article L97) : « Ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, seront punis d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15 000 euros ».
Dernier détail, de taille ! Les informations et les tweets dénonciateurs sont tous sortis quelques minutes avant la fin officielle de la campagne. Après 23h59, plus aucun politique ne peut commenter, même celui montré du doigt et de la souris !
Mise à jour : Seconde vague de diffusion de documents, noyés dans la masse, des faux fichiers.
Recommandation aux médias suite à l'attaque informatique dont a été victime l'équipe de campagne de @EmmanuelMacron pic.twitter.com/LaLA1hgXYk
— CNCCEP (@cnccep) May 5, 2017