Espionnage aux JO de Paris : un employé d’Orange pris en flagrant délit
Un administrateur informatique de Globecast, filiale d’Orange, a été arrêté pour avoir espionné des réunions confidentielles liées aux JO de Paris en dissimulant des dispositifs d’écoute dans les salles de réunion. Du matos vendu à peine 100€.
Lors des préparatifs des Jeux Olympiques de Paris, une affaire d’espionnage interne a secoué Globecast, filiale d’Orange responsable de la retransmission des épreuves de Paris 2024. Un administrateur informatique a été interpellé pour avoir installé clandestinement des dispositifs d’écoute dans plusieurs salles de réunion, y compris des espaces hautement confidentiels. Cette intrusion a permis l’enregistrement de centaines d’heures de discussions sensibles, mettant en lumière la menace réelle que représente l’espionnage interne. Le materiel utilisé avait été acheté sur Amazon !
Découverte des dispositifs d’espionnage
Février 2024, quasiment jour pour jour, l’équipe de maintenance informatique de Globecast, située à Issy-les-Moulineaux, a découvert douze clés USB suspectes dissimulées derrière des écrans de visioconférence dans quatre salles de réunion, dont la salle « Bora-Bora », une salle sensible, réservée aux discussions les plus stratégiques. Ces clés USB, en réalité des micros espions, se déclenchaient automatiquement lors des prises de parole, enregistrant des heures et des heures de conversations horodatées. Vendues 119 euros l’unité sur des plateformes en ligne comme Amazon, ces dispositifs étaient accompagnés d’un stylo équipé d’une caméra miniature, permettant également la capture d’images.
Les dispositifs espions, vendus 119 euros en ligne, se déclenchaient automatiquement lors des prises de parole, enregistrant des milliers d’heures de conversations.
L’enquête et ses révélations
Comme l’explique Gabriel Thierry, chroniqueur judiciaire dans les colonnes du Monde, alertée, la direction de Globecast (filiale d’Orange) a immédiatement saisi la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’enquête a rapidement identifié un administrateur informatique de l’entreprise comme principal suspect. Celui-ci avait accès aux salles de réunion et aux équipements, facilitant l’installation des dispositifs d’écoute sans éveiller de soupçons.
Les investigations ont révélé que l’individu avait enregistré des discussions portant sur des sujets hautement sensibles, notamment les failles de cybersécurité à anticiper avant les Jeux Olympiques. Une fuite de ces informations aurait pu avoir des conséquences catastrophiques pour la sécurité de l’événement et la réputation des organisations impliquées.
L’histoire ne dit pas pourquoi il a agit de la sorte : pour proposer ses services d’audit privé ? Revente à des pirates ? Diffusion à destination d’État, comme la Russie ?
Les risques de l’espionnage interne
Cet incident met en lumière la menace que représente l’espionnage interne pour les entreprises, surtout lors d’événements majeurs comme les Jeux Olympiques. Les dispositifs utilisés, facilement accessibles et discrets, rendent la détection difficile sans mesures de sécurité appropriées. Les motivations derrière de tels actes peuvent varier, allant de l’appât du gain à la vengeance personnelle, en passant par la coercition par des tiers malveillants. Quelle que soit la raison, les conséquences pour l’entreprise peuvent être dévastatrices, incluant la perte de données sensibles, des atteintes à la réputation et des implications juridiques. Sans parler des possibilités folles qu’auraient potentiellement pu permettre l’accès à des rediffusions : comme la mise en image de propagandes anti JO [avec l’imagerie du film Mission:Impossible] comme avait commencé à le faire des fakes news russes, 1 an avant Paris 2024.
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