Fausses alertes à la bombe dans les lycées : zataz révèle une fuite de données compromettantes
Dans une série d’événements troublants, plusieurs établissements scolaires de la région Hauts-de-France ont été ciblés par de fausses alertes à la bombe, orchestrées via l’outil ProNote. ZATAZ a découvert des centaines d’accès ProNote de parents et d’élèves diffusés par un hacker.
Notre investigation a démarré suite à des alertes à la bombe répétées dans le Pas-de-Calais, notamment à Lens et Sallaumines, où des individus mal intentionnés ont menacé les directions d’établissements par courriel, prétendant avoir dissimulé des explosifs dans les lycées. Les réactions des proviseurs ont conduit à l’évacuation immédiate des établissements concernés ce 8 février.
ProNote s’est révélé être un vecteur récurrent pour ces menaces. L’équipe de veille de ZATAZ a, lors d’une exploration du darkweb, signalé à l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) une fuite de plus de 500 accès à ProNote [ENT] appartenant à des élèves et parents. Ces données sensibles, tombées entre les mains d’un cybercriminel spécialisé dans la revente d’informations dérobées, comprennent des identifiants de connexion (adresses électroniques et mots de passe) liés à divers établissements scolaires.
Bien que ce marchand d’informations volées semble ignorer la portée des données en sa possession, se contentant de les monnayer, il est important de souligner que rien ne prouve à ce jour que les alertes à la bombe aient été lancées à l’aide de ces informations compromises. Cependant, notre enquête a permis d’identifier un des établissements directement impacté par cette fuite de données.
En réaction à ces alertes à la bombe, l’Éducation Nationale a pris les devants pour informer les familles de l’annulation des cours ce jeudi 8 février, tandis que le Parquet de Béthune pilote l’enquête.
Fausse alerte à la bombe 2.0
Il est à noter que ce phénomène de fausses alertes à la bombe ne se limite pas à la région Hauts-de-France mais s’étend à d’autres zones du territoire français, y compris à Angers.
Cet incident rappelle des événements similaires survenus l’année dernière, parmi lesquels plusieurs alertes fallacieuses au Château de Versailles, initiées par un individu en quête d’attention.
Il est fortement conseillé de changer ses mots de passe ! Le pirate ne semble pas avoir eu accès à ces données « uniquement » par hameçonnage. Peut-être un site tierce ? Une API bancale ?
Et dans votre vie numérique de tous les jours, changer vos mots de passe au moins une fois par trimestre. Arrêtez de dire que c’est « lourd », « chiant », « long », Etc. Croyez moi, cela le sera vraiment si vous perdez vos accès et vos données !
Comme le rappel le Ministére de l’Intérieur, ces fausses alertes constituent un délit au regard de l’article 322-14 du Code pénal : « Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni d’une peine allant jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende« .
Les auteurs de fausses alertes sont systématiquement recherchés et des poursuites à leur encontre engagées.
ProNote ou ProNotes ? 🙂