Faux emplois, mais vrai cyber piége

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Le Federal Bureau of Investigation (FBI) met en garde contre les fausses offres d’emploi utilisées par les cyber-trafiquants pour attirer des candidats dans des opérations d’escroquerie en Asie du Sud-Est.

Ces stratagèmes, principalement perpétrés par des groupes criminels organisés chinois, ont connu une augmentation ces dernières années, avec le Cambodge comme épicentre de l’industrie et le Myanmar devenant une plaque tournante. Les travailleurs sont victimes de trafic et se retrouvent pris au piège dans des opérations appelées « boucherie de porc », où les cybercriminels établissent une relation à distance avant de voler leurs victimes.

Contrairement aux trafics de main-d’œuvre traditionnels qui impliquaient des emplois manuels précaires, le cyber-trafic en Asie du Sud-Est cible une population éduquée possédant des compétences technologiques et linguistiques. Les cyber-trafiquants utilisent donc des fausses offres d’emploi publiées sur les réseaux sociaux et les sites d’emploi en ligne pour attirer des victimes, en leur proposant des postes de support technique bien rémunérés avec de bons avantages.

Bien que l’alerte du FBI soit principalement destinée aux voyageurs américains, les victimes de ces escroqueries proviennent du monde entier, la majorité étant d’origine asiatique. Une fois arrivées dans le pays étranger, les victimes sont soumises à divers moyens de coercition, tels que la confiscation de leurs passeports et de leurs documents de voyage, des menaces de violence et l’utilisation effective de la violence. Les trafiquants imposent souvent des dettes inventées aux victimes, comme les frais de voyage, qu’ils les obligent à rembourser en participant à des escroqueries lucratives. Les cyber-trafiquants établissent généralement une relation en ligne et par téléphone avec leurs victimes, avant de les encourager à investir frauduleusement dans des crypto-monnaies, qui sont ensuite volées.

Le FBI conseille aux demandeurs d’emploi de se renseigner sur les entreprises avant d’accepter un poste, de se méfier des offres de salaires qui semblent trop belles pour être vraies et de partager leurs coordonnées professionnelles avec leurs amis et leur famille.

Obligés de participer à des cyber escroqueries

Selon une étude réalisée par l’organisation Humanity Research Consultancy, plus de 20 pays ont signalé des victimes de traite dans des complexes d’escroquerie en Asie du Sud-Est, y compris les États-Unis. Les autres pays d’origine des victimes comprennent le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l’Éthiopie, Hong Kong, l’Inde, le Japon, la Russie, le Vietnam et le Zimbabwe, entre autres.

Le cyber-trafic en Asie du Sud-Est est une activité en plein essor, avec des milliers de nouvelles victimes chaque mois. Les escroqueries de grande envergure et les opérations de blanchiment d’argent se développent rapidement, dépassant largement les mesures de répression en place. En avril, le ministère de la Justice a confisqué 112 millions de dollars en crypto-monnaie dans le cadre d’une opération visant des escroqueries de boucherie de porc. En 2022, le FBI a signalé des pertes de 2,57 milliards de dollars dues à des fraudes liées aux crypto-monnaies, y compris les escroqueries de boucherie de porc, via le centre de plaintes pour cybercriminalité sur Internet.

Il est essentiel de sensibiliser le public à ces stratagèmes d’escroquerie et de les encourager à rester vigilants lorsqu’ils recherchent un emploi en ligne. Les fausses offres d’emploi peuvent sembler attrayantes avec des salaires élevés et des avantages alléchants, mais il est crucial de faire preuve de prudence et de faire des recherches approfondies sur l’entreprise avant d’accepter une offre.

Les victimes de ces escroqueries subissent non seulement des pertes financières, mais aussi des conséquences émotionnelles et psychologiques. Il est donc important de signaler tout soupçon d’activité frauduleuse aux autorités compétentes.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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