François Bayrou utilisé dans une arnaque
Un site internet frauduleux prétendant être Le Figaro utilise le nom de François Bayrou, Premier ministre français, pour attirer les internautes. Découvrons comment cette opération illégale fonctionne et comment se protéger efficacement.
Les cybercriminels ne manquent pas d’audace. En ce début d’année 2025, un site web frauduleux se faisant passer pour le quotidien français Le Figaro exploite l’identité de François Bayrou, le Premier ministre français, pour appâter les internautes. Ce faux site, enregistré à Reykjavik le 7 janvier 2025, abuse de l’image d’un média prestigieux pour promouvoir une prétendue restitution d’impôts. D’apparence sérieuse, il cache une arnaque visant à collecter des données personnelles et bancaires des visiteurs. Entre langage approximatif, promesses irréalistes et redirections suspectes, cette fraude met en lumière les techniques ingénieuses (mais bancales) des cybercriminels.
L’usurpation d’identité numérique : une technique bien rodée
Les médias comme outils de manipulation
Les cybercriminels savent qu’un média reconnu inspire confiance. Dans ce cas, Le Figaro est utilisé comme levier pour duper les internautes. L’arnaque repose sur un principe simple : reproduire, même de manière approximative, le design du site authentique. Les logos, les polices et la mise en page sont copiés pour donner une illusion de légitimité. Ce n’est pas une première, d’autres médias ont déjà connu ce type d’usurpation comme Libération, TF1 ou encore M6.
Cependant, des incohérences trahissent rapidement la fraude. Le site officiel du Figaro utilise le domaine lefigaro.fr, enregistré à Paris depuis 1996. Le site frauduleux, enregistré à Reykjavik, n’a aucun lien avec ce domaine. Des phrases mal construites comme « les résidents du France » démontrent un manque de maîtrise de la langue française… ou de l’IA qui a permis la traduction. Tous les liens renvoient à un seul et même article. L’écrit est l’axe frauduleux de la fraude. Des signes, bien qu’évidents pour un œil averti, ne sont pas toujours repérés par les internautes moins expérimentés.
François Bayrou, un leurre politique
L’utilisation du nom de François Bayrou dans l’article frauduleux renforce l’impression de crédibilité. Les cybercriminels misent sur la popularité et la notoriété pour légitimer leur discours. Voici un extrait : « Merci d’être venu, Monsieur le Premier ministre Bayrou. Dans les médias, vous avez déclaré que le pays entamait le processus de restitution des impôts. Et que tout citoyen peut officiellement recevoir jusqu’à 2 700 € par mois. Comment cela fonctionne-t-il ? » Cette déclaration fictive sert à attirer les victimes vers un site de trading de cryptomonnaies douteux. Une fois sur ce site, les visiteurs sont incités à fournir des informations personnelles et financières, exposant leurs données aux criminels.
Les techniques des cybercriminels : analyse approfondie
Enregistrement des domaines frauduleux
Le site frauduleux est lié à deux domaines suspects : disolarron[.]pro et rattetorci[.]pro. Ces domaines, enregistrés via Namecheap Inc., pointent vers une entreprise fictive basée à Reykjavik. L’utilisation de plateformes comme Namecheap, qui offrent des services d’enregistrement anonymes, permet aux criminels de masquer leur identité et de déployer leurs arnaques à grande échelle.
Promesses irréalistes et gains financiers
L’appât principal est une promesse de restitution d’impôts permettant de recevoir 2 700 € par mois. Cette somme, clairement exagérée, n’a aucun fondement légal. Cette méthode joue sur les besoins financiers des internautes, particulièrement en période de crise économique, pour les pousser à fournir leurs données personnelles. D’ailleurs, si l’idée vous intéresse, une chanson tirée de l’album de ZATAZ « 92829 » revient sur ce type de fraude. De quoi faire passer un message de prévention de maniére différente et efficace.
Redirections suspectes et liens circulaires
Tous les liens du site redirigent vers le même article. Ce comportement inhabituel est un indice clair d’une opération frauduleuse. Contrairement à un site d’information légitime, où chaque lien mène à un contenu distinct, les sites frauduleux manquent de diversité dans leurs redirections.
Comment se protéger face à ce type d’arnaque ?
Repérer les indices de fraude
Les internautes peuvent identifier ces arnaques en prêtant attention. Vérifiez toujours que le domaine est cohérent avec l’organisation qu’il prétend représenter. Les erreurs grammaticales ou syntaxiques sont souvent révélatrices d’une origine douteuse. Les offres trop belles pour être vraies, comme des gains financiers rapides, doivent éveiller les soupçons. Souvenez vous de ces promesses de gagner beaucoup d’argent en achetant des diamants et spéculer sur les pierres vendues par des escrocs. Si tous les liens renvoient au même contenu, il s’agit probablement d’une fraude. Je vous invite d’ailleurs à découvrir dans une vidéo sur le Youtube de ZATAZ, de plus sites web vous permettant de détecter ce genre de faux sites web.
Mesures à prendre en cas de doute
Si vous tombez sur un site suspect. Ne partagez jamais vos informations personnelles ou bancaires. Signalez le site sur la plateforme gouvernementale Pharos (www.internet-signalement.gouv.fr). Avertissez vos proches pour éviter qu’ils ne deviennent victimes à leur tour. Vous avez été victime ? Passez par le 17Cyber, ZATAZ est partenaire (voir lien dans notre menu, en haut de toutes nos pages).
En France, des institutions comme Pharos ou la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) surveillent activement les activités frauduleuses en ligne. Chaque signalement aide à renforcer les actions contre les cybercriminels.
Pourquoi l’usurpation de médias est-elle si efficace ?
La confiance envers les médias établis
Les médias comme Le Figaro bénéficient d’une image de marque solide et d’une forte crédibilité auprès du public. Cette confiance est exploitée par les cybercriminels, qui imitent ces institutions pour légitimer leurs actions. Beaucoup d’internautes, bien qu’habitués au numérique, manquent de connaissances approfondies sur la cybersécurité. Ils peuvent se laisser berner par des sites bien conçus, surtout si une figure publique ou une organisation réputée est mise en avant.
L’utilisation du nom de François Bayrou et l’imitation du site Le Figaro dans cette arnaque illustrent l’ingéniosité croissante des cybercriminels. Ces techniques, bien que sophistiquées, laissent des indices révélateurs pour les internautes avertis.
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