Google et Bing incités à détruire la zoo-pornographie de leurs référencements
Une association de protection des animaux dénonce le référencement des contenus zoo-pornographiques par Google et Bing.
L’association de protection des animaux Animal Cross lance une campagne sur les réseaux sociaux pour dénoncer le référencement des contenus zoo-pornographiques par Google et Bing.
Les vidéos zoo-pornographiques montrant des sévices sexuels sur les animaux, dont des viols, sont accessibles en quelques secondes à n’importe quel internaute, y compris les enfants. Il s’agit de sites dédiés montrant des vidéos gratuites totalement explicites. Il suffit de taper quelques mots clés sur les moteurs de recherche Google et Bing pour accéder à ces sites.
L’association estime au minimum à 1,5 million de vidéos vues en France chaque mois sur ces sites spécifiques, sans tenir compte de tous les sites pornographiques « généralistes » avec une partie zoo-pornographique. « Ces films incitent les internautes spectateurs à commettre des sévices sexuels sur les animaux. » alarme l’association.
Une manière simple de considérablement diminuer le visionnage de ces films serait que les moteurs de recherche cessent de les référencer. Environ 2/3 du trafic de ses sites vient des moteurs de recherche (estimation Animal cross à partir de Similarweb).
Déréférencements et fermeture de sites
Contacté depuis plus d’un mois, Google France a commencé à déréférencer une première liste de sites considérant ainsi que leur contenu est manifestement illicite. « C’est une première victoire. Nous attendons qu’ils déréférencent une deuxième liste et que les sites sur ces listes soient effectivement déréférencés, ce qui n’est qu’en partie le cas. »
Microsoft France (avec son moteur de recherche Bing) n’a pas répondu à aux demandes de l’association. De manière curieuse, Microsoft ne s’applique pas son propre Code de conduite qui demande de ne pas utiliser ses propres services pour partager du contenu inapproprié.
A noter que l’hebergeur OVH a bloqué 8 sites zoo pornographiques. « L’aide de l’autorité de surveillance a été précieux à ce sujet. Nous sommes très heureux de cette décision d’OVH. » souligne l’association. L’hébergeur belge Cyber Technology a décidé immédiatement de suspendre 3 sites.
Il reste à convaincre tous les autres hébergeurs. Le problème est que beaucoup ne sont pas identifiables. Des hébergeurs, à l’étranger, cachés derrière la société américaine de cybersécurité Cloudflare.
Que dit la loi ?
Les sévices sexuels sur les animaux sont réprimés par l’article 521-1 du code pénal. L’exposition des mineurs à la pornographie est illégale, selon l’article 227-24 du Code pénal.
Le fait que la diffusion de ces images ne soit pas explicitement interdite par le Code Pénal ne signifie pas pour autant que la mise à disposition de ces contenus ne puisse être considérée comme manifestement illicite et doive être retirée et/ou déréférencée. Nous encourageons donc Google et Microsoft à procéder à une analyse juridique de ces contenus pour s’apercevoir qu’au-delà de leur caractère choquant et immoral, la diffusion de telles images est répréhensible. Les fournisseurs d’accès sur internet sont tenus par la « Neutralité » du Net. Ils ne peuvent couper l’accès que si le contenu est interdit sur la base de la Loi sur la confiance de l’économie numérique.