Il chasse les ados pour les mettre à nu sur Internet
ZATAZ met à jour un piège redoutable ciblant les jeunes adolescentes. Les victimes se retrouvent contraintes de verser de l’argent pour maintenir le silence d’un individu aux intentions pédopornographiques.
Depuis quelques semaines, sur Telegram, des internautes sous les pseudonymes Islem, Jawed, BigDaoud, kehyubo et kehbigj attirent des jeunes filles et jeunes garçons dans un piège que seul un détraqué est capable de mettre en place. « Le seul et unique but est d’humilier le plus possible de jeunes filles mineures, dont certaines sont très jeunes », explique une témoin croisée par ZATAZ. Les jeunes filles, dans certains cas, ont entre 12 et 13 ans.
Le stratagème de ces malveillants, certains étant la même et unique personne comme Jawed9326 et Islem.9395, est malheureusement très simple. Un « scam » [piège] à l’amour. La finalité des actions de ces internautes étant l’argent, ils ont créé un « business model malveillant » qu’il faut connaître pour protéger les plus fragiles.
Grooming ! vol de photos et de vidéos intimes
Tout commence sur Snapchat. Un contact classique. Le jeune homme est avenant. « Il s’est montré très calme et doux avec moi, dans le but de me séduire », confirme une victime. « Une semaine passe et il me fait plusieurs avances, notamment pour se mettre en couple. Il m’envoie des photos de lui et me demande de répondre en lui envoyant à mon tour des photos dénudées. »
Le piège se referme lentement, mais sûrement. La jeune victime refuse au début, mais finalement lui communique un snap éphémère. « Il n’a pas pris de capture d’écran, comme demandé, j’étais en confiance ». En réalité, le pédopornographe maître chanteur a filmé et photographié les contenus avec un deuxième téléphone portable.
« À partir de là, nous avons continué notre relation quasi-idyllique avec celui qui se faisait passer pour un prince charmant. Le lendemain soir, il me redemande un second nude, ce que je fais. »
Quelques minutes plus tard, un inconnu ajoute la jeune victime. Un mystérieux internaute se faisant appeler jawed9326. « Dès que nous nous sommes connectés, il m’a envoyé les nudes que j’avais communiqués et il a commencé à me faire chanter pour en obtenir d’autres. »
Le coup tordu s’enclenche parfaitement. « Je croyais que mon petit ami s’était fait pirater ou qu’il les avait envoyés lui-même », confie la jeune femme. En réalité, Jawed9326 et Islem.9395 sont la même et unique personne. L’un incarne l’ange [l’appât] et l’autre le démon [le maître chanteur].
Un chantage qui va très loin, les photos et vidéos interceptées sont affichées dans des canaux Telegram que ZATAZ ne citera pas ici. Les voyous voyeurs n’hésitent pas à diffuser les messages vocaux des victimes les suppliant d’arrêter, d’effacer les fichiers. « Je n’ai que 14 ans et je me retrouve perdue face à ce qui m’arrive. Je refuse d’en parler à mes parents, mais je suis prête à aller déposer plainte. »
La jeune femme a été invitée à contacter les autorités, ce qu’elle a fait. En somme, qu’ils se nomment Islem, Jawed, BigDaoud, kehyubo, kehbigj ou Sosko, l’appât de l’argent facile et une certaine perversité, très certainement due à une éducation très stricte dans leur jeunesse, font qu’ils ne respectent pas les personnes qu’ils maltraitent.
À noter que certains de ces pédopornographes commercialisent les documents qu’ils dérobent à leurs victimes via des accès « VIP » au prix de 20€. ZATAZ a pu repérer un compte affichant plus de 6 000 photos et vidéos ! De jeunes femmes, majeures, se font aussi avoir et se retrouvent menacées.
Prudence, aussi, au site de partage de vidéos Likee. Le concurrent de TikTok, lui aussi chinois, est très dangereux. La modération y est quasi nulle comme j’ai pu vous le montrer dans la ZATAZ Twitch Emission [rediffusion sur le Youtube de ZATAZ].
Alerter et sensibiliser
Il est important de souligner que les activités décrites dans le texte sont illégales et condamnées par la loi dans de nombreux pays. En France, par exemple, les infractions liées à la pédopornographie sont réprimées par l’article 227-23 du Code pénal, qui prévoit des peines sévères pour les auteurs de ces actes, allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Il est également recommandé aux victimes de grooming en ligne de contacter immédiatement les autorités compétentes, telles que la police ou la gendarmerie, pour signaler les faits et déposer plainte (appeler le 119). Il existe des services spécialisés, tels que la Brigade de protection des mineurs (BPM) en France, qui sont formés pour traiter ce genre d’affaires et apporter un soutien aux victimes.
Le grooming, comme le rappelle Point de Contact est la sollicitation sexuelle, par un adulte, d’un mineur. Concrètement, un adulte prend contact avec un mineur via un moyen de communication électronique, dans le but de l’exploiter sexuellement. Le fait pour un adulte de faire des propositions sexuelles à un mineur ou à
une personne se présentant comme tel est puni par l’Article 227-22-1 du code pénal. Le fait pour un adulte d’inciter un mineur à commettre des actes de nature sexuelle sur lui-même ou sur un tiers, même si l’incitation n’est pas suivie d’effet (Art. 227-22-2).
Il est important de sensibiliser les jeunes et leurs parents à la prudence en ligne, en leur rappelant l’importance de protéger leur vie privée, de ne pas partager d’informations personnelles avec des inconnus et de signaler tout comportement suspect ou toute demande inappropriée. L’éducation et la prévention jouent un rôle essentiel dans la lutte contre ce type de crimes et la protection des enfants et des adolescents sur Internet.
En cas d’approche, alerter un adulte de confiance ; appelez le 119 et faites des captures d’écran des conversations avant de les effacer ou de bloquer le compte
ou le contact.