Julian Assange aurait commandé des vols de données à des pirates

Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks accusé par un tribunal américain d’avoir commandité des actions malveillantes auprès de pirates informatiques. Un des groupes était infiltré par le FBI.

De nouvelles allégations judiciaires affirment que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aurait comploté avec des pirates informatiques afin de collecter des données pour le portail Wikileaks. Un grand jury fédéral américain a rendu, mercredi 24 juin, un deuxième acte d’accusation indiquant que Julian P. Assange avait commandé des vols de données via des pirates informatiques.

Ce nouvel acte d’accusation n’ajoute pas de chefs d’accusation supplémentaires, aux 18 existants, notifiés en mai 2019. Il élargit toutefois la portée du complot entourant des intrusions informatiques présumées dont Assange était précédemment accusé. Selon le nouveau document, Assange et d’autres membres de WikiLeaks ont recruté des pirates informatiques afin de commettre des intrusions informatiques au profit de WikiLeaks.

Parmi les preuves apportées par le Département américaine de la Justice, l’affaire des accès non autorisés dans un système informatique gouvernemental d’un pays de l’OTAN.

Autres preuves affichées par le DoJ, Assange aurait communiqué, en 2012, directement avec des membres du groupe de pirates LulzSec/Antisec et Gnosis. Pour rappel, au même moment, le chef de Lulzsec, connu sous le pseudonyme de Hector « Sabu » Monsegur, coopérait avec le FBI.

Assange aurait fourni une liste d’objectifs à pirater.

Assange, LulzSec et le FBI

Assange a demandé au leader de LulzSec de rechercher (et de fournir à WikiLeaks) des courriels, des bases de données et des fichiers PDF. Dans une autre communication, Assange a déclaré au leader de LulzSec que les données les plus percutantes devaient provenir de la CIA, de la NSA ou … du New York Times.

Quelques semaines plus tard, WikiLeaks obtenait et publiait 5 millions de courriels provenant de la société texane Stratfor, une firme privée de renseignements. Une action signée par un pirate «anonyme» et affilié à LulzSec. Selon ce pirate, Assange lui a indirectement demandé d’attaquer de nouveau cette entreprise.

Assange est présumé innocent à moins que et jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie hors de tout doute raisonnable. S’il est reconnu coupable, il encourt une peine maximale de 10 ans de prison pour chaque chef d’accusation, soit 180 années de prison !

Assange est actuellement détenu au Royaume-Uni. Une demande d’extradition vers les États-Unis est dans les dossiers de la justice britannique et Home Office et le Crown Prosecution Service .

L’auteur du piratage de Stratfor (Strategic Forecasting), Jeremy Hammond, a écopé de 10 ans de prison fédérale en novembre 2013. Le pirate de 28 ans avait aussi volés les données bancaires de 860.000 clients. Des informations qui avaient été exploitées pour verser 700 000 $ à des ONG. Il sera arrêté, avec deux autres membres de LulZsec, en mars 2012. Il a indiqué au tribunal que Sabu travaillait avec le FBI avant leur rencontre. C’est Sabu qui aurait proposé d’attaquer Stratfor.

Lors de son jugement, le jeune hacktiviste avait indiqué qu’il avait « l’obligation d’utiliser mes compétences pour dénoncer et lutter contre l’injustice et pour éclairer la vérité.« 

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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