L’augmentation des délits commis à l’aide des technologies de l’information en Russie

Le nombre de délits utilisant les technologies de l’information et des télécommunications continue de croître de manière exponentielle en Russie. Selon Vladimir Kolokoltsev, ministre de l’Intérieur de la Fédération de Russie, ces crimes représentent actuellement plus de 40 % de la criminalité totale dans le pays. 

Intéressant de regarder du côté de la Russie ces derniers jours. Vladimir Kolokoltsev, ministre de l’Intérieur de la Fédération de Russie, a tenu un discourt qui m’a fait tendre l’oreille lors d’une réunion interministérielle et relayée par RIA Novosti. Vladimir Kolokoltsev a mis l’accent sur la montée en flèche des délits en lien avec les technologies de l’information. Ce phénomène est particulièrement flagrant dans les domaines de la cybercriminalité et de la fraude téléphonique, des pratiques qui semblent avoir évolué avec une rapidité que le ministére de l’intérieur local n’aurait pas vu venir. Les statistiques actuelles montrent que plus de 40 % des crimes commis en Russie sont directement liés à ces technologies, un chiffre qui témoigne de l’ampleur du problème. Les nouvelles règles bancaires ou encore d’obligation pour les blogueurs de se faire connaitre dès qu’ils dépassent 10 000 viewers ne semblent pas être des outils efficace contre le cybercrime.

Les cybercriminels : des experts en ingénierie sociale

Vladimir Kolokoltsev a également soulevé l’utilisation croissante de l’ingénierie sociale comme méthode clé dans la perpétration de ces crimes. Cette technique, qui consiste à manipuler les victimes pour obtenir des informations sensibles, s’est avérée particulièrement efficace dans les fraudes téléphoniques. Les criminels utilisent ces méthodes pour obtenir un accès non autorisé à des comptes bancaires ou à des services numériques, facilitant ainsi le vol de données personnelles et d’informations de paiement. Ces techniques sophistiquées rendent la lutte contre la cybercriminalité de plus en plus complexe.

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Le ministère russe de l’Intérieur a publié des chiffres pour l’année 2024. À ce jour, 577 000 délits impliquant l’utilisation des technologies de l’information et des télécommunications ont été enregistrés. Parmi ces infractions, 437 000 sont liés à des cas de fraude ou de tentatives de vol d’argent ciblant les citoyens russes. Cela prouve, comme je l’affirme depuis des années, que les pirates russes s’en prennent également aux Russes. Le discours prétendant que les pirates russophones s’abstiennent d’attaquer des russophones n’est qu’une illusion, ou bien une tentative de faire croire que les auteurs de ces propos sont eux-mêmes russophones.

Une croissance rapide et inquiétante

Danil Filippov, chef adjoint du département d’enquête du ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie, a confirmé lors du Forum économique de l’Est une augmentation de 27 % du nombre de crimes liés aux technologies de l’information entre 2020 et 2023. Cette hausse rapide est symptomatique d’une évolution dans le paysage de la criminalité en Russie, où les délinquants exploitent les failles technologiques pour perpétrer des délits à grande échelle. La guerre leur aura aussi imposé de s’attaquer, en interne, afin de récupérer le cash qu’il devient compliqué à faire hors des frontières du pays.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (16) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Médaille d'argent du 1er CTF Social Engineering Canadien, en 2023, lors du HackFest de Québec. Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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