Le fournisseur d’hébergement Hosted a été fermé par le FBI
Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a saisi l’infrastructure du fournisseur d’hébergement web <Lolek>Hosted.
S’il fallait définir <Lolek>Hosted, c’était un hébergeur, mais uniquement de sites et d’espaces numériques ne souhaitant pas laisser de traces. Un CyberBunker qui vient de connaître le même sort que son grand frère suscité. Le FBI a saisi l’infrastructure du fournisseur d’hébergement web <Lolek>Hosted. Un message accueille dorénavant les visiteurs lorsqu’ils tentent d’accéder à la page d’accueil du site.
Sur la bannière affichée par le FBI, il est indiqué que l’opération spéciale de fermeture de <Lolek>Hosted a également impliqué le département des enquêtes criminelles de l’Internal Revenue Service (IRS), le ministère de la Justice américain et le Central Bureau for Combating Cybercrime (CBZC) Polonais. Cependant, aucun détail n’est fourni concernant l’emplacement de l’infrastructure du service ni s’il y a eu des arrestations de suspects au cours de l’opération.
<Lolek>Hosted était un fournisseur populaire sur le darknet, ayant commencé ses activités en 2009. Il fournissait de l’hébergement virtuel et des serveurs dédiés depuis son propre centre de traitement des données, situé en Europe, selon certaines informations – au Royaume-Uni. Le service se présentait comme un concurrent de CyberBunker. [cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo de l’opération en Pologne]
Pas de politique d’enregistrement
Lolek Hosted affichait sur son site qu’il était 100% confidentiel. Les clients n’étaient aucunement obligés de s’enregistrer et fournir leurs informations personnelles. « VOUS POUVEZ TOUT PARTAGER ! » vantait cet hébergeur. Les paiements pour les services étaient effectués en crypto-monnaies, ce qui était censé rendre difficile la détection des activités illégales. Sauf que depuis plusieurs mois, on sait que des outils particulièrement efficace sont capable de remonter aux propriétaires de certaines cryptomonnaie facilitant le travail des enquêteurs.
Au cours de l’enquête, qui a duré des mois, d’énormes quantités de données collectées ont été analysées, notamment le trafic réseau, les flux financiers liés aux portefeuilles de crypto-monnaie, ce qui a permis la détection et le suivi des auteurs, puis l’arrestation de 5 personnes, dont le responsable de Lolek.
Au cours de la procédure, des centaines de serveurs mis à disposition sous un hébergement « à toute épreuve » contenant des dizaines de téraoctets de données, de nombreux équipements informatiques, des téléphones portables, des supports de données électroniques et des crypto-monnaies.
L’histoire de CyberBunker remonte aux premières années du 21e siècle. CyberBunker était un fournisseur d’hébergement web et de services Internet, principalement connu pour sa politique d’hébergement de sites controversés et parfois illégaux, en prétendant fournir un refuge pour n’importe quel contenu, à condition qu’il ne soit pas lié à la pédopornographie ou au terrorisme.
Le nom « CyberBunker » fait référence à leur concept d’héberger des données et des sites dans des installations très sécurisées, souvent comparées à des bunkers. Ils ont été impliqués dans plusieurs controverses au fil des ans en raison de leur volonté d’héberger des contenus illégaux ou moralement contestables.
L’un des incidents les plus notables impliquant CyberBunker est survenu en 2013, lorsqu’ils ont été liés à une série d’attaques par déni de service distribué (DDoS) massives contre Spamhaus, une organisation de lutte contre le spam sur Internet. Les attaques ont été si intenses qu’elles ont perturbé le trafic Internet mondial pendant un certain temps. Cette affaire a mis en lumière les capacités de CyberBunker à héberger des sites malveillants et à potentiellement soutenir des activités criminelles en ligne.
Bien que CyberBunker ait cherché à se présenter comme une plateforme de liberté d’expression en ligne, ses activités ont souvent soulevé des préoccupations en matière de sécurité et d’éthique. En raison de leur position sur l’hébergement de contenus illicites, ils ont été la cible d’enquêtes et de poursuites judiciaires à plusieurs reprises. CyberBunker sera fermé en 2019.