Le laboratoire Gemotest piraté : 31 millions de patients concernés
Le laboratoire pharmaceutique GemoTest piraté il y a quelques semaines voit sa base de données diffusées gratuitement dans le darknet. Les pirates Russes sont furieux !
Le laboratoire pharmaceutique Russe Gemotest est l’un des géants de la santé mondiale. Son évolution s’est stoppée en février 2022 avec le conflit Russo-Ukrainien. Ce laboratoire travaille, entre autre, sur le virus monkeypox.
Début mai 2022, la société a été piratée et sa base de blackmarket. Je vous expliquais à l’époque que Gemotest avait confirmé le piratage tout en réduisant son impact. Les pirates Russes étaient furieux de l’acte d’un membre de leur communauté.
Pour quelques roubles et du pain !
Le vendeur affirmait posséder une base de données qui comptait plus de 30 millions de lignes avec des colonnes contenant des noms, des dates de naissance, des adresses, des numéros de téléphone, des e-mails et des détails de passeport. Plus grave encore, ZATAZ confirmait la présence de tests d’infection par le VIH.
Pourquoi en reparler en ce mois de juillet 2022, trois mois aprés le piratage ? Alors que la base de données était en vente il y a encore peu, voici que sa version « gratuite » vient d’être diffusée. « La base de gemotest, comme promis, indique le pirate. 31 millions de lignes. Un fichier CSV de 8 gigaoctets, vous avez besoin d’au moins 16 à 32 gigaoctets de RAM pour ouvrir le fichier ou rechercher des programmes alternatifs.«
Calme relatif
Gemotest affichait, en mai 2022, un relatif calme, indiquant : « Il y a lieu de douter de la fiabilité des informations diffusées sur Internet concernant la quantité de données disponibles« . On peut penser que le calme vient de passer en mode froid polaire.
Petit détail, de taille, les Européens présents dans cette base de données ne pourront pas faire valoir leurs droits. Le RGPD va avoir du mal à passer la barrière des canons Russes.
Mise à jour : La Cour de Moscou a infligé à Gemotest une amende de 60 000 roubles (957€ !) en vertu de la partie 1 de l’art. 13.11 du Code des infractions administratives de la Fédération de Russie – la peine maximale en vertu de cet article est une amende de 100 000 roubles, ce qui, compte tenu de l’ampleur de l’incident et de ses conséquences, est très faible par rapport aux dommages causés aux citoyens. Il est probable que des clients mécontents du laboratoire s’adresseront par la suite au tribunal pour une indemnisation morale – on rappelle que les victimes de la fuite de la base de données Yandex.Food ont déjà déposé un recours collectif, avec l’aide d’avocats et de militants des droits de l’homme des organisations Roskomsvoboda et Network Freedoms.