Le piratage massif de Xplain met en péril la sécurité de la Suisse
Le piratage de la société informatique suisse Xplain, survenu il y a quelques semaines, prend désormais une ampleur alarmante. Les pirates ont révélé des informations ultrasensibles de la Confédération. ZATAZ commence à en croiser dans des blackmarkets.
Le piratage de la société Xplain est une véritable bombe à retardement pour la Suisse. Cette affirmation est confirmée depuis quelques jours après la diffusion de centaines de dossiers copiés par les pirates du groupe Play, des spécialistes du chantage numérique.
En mai 2023, les pirates qui s’étaient déjà attaqués à la Fédération française de Rugby ou encore la commune Suisse de Saxon (+140 victimes diffusées), ont infiltré un prestataire informatique suisse avec lequel travaillent la plupart des services de sécurité helvétiques.
La société s’était fait voler une quantité importante de données. Des informations ultrasensibles de la Confédération qui se trouvent désormais sur le darknet, accessibles facilement pour des personnes mal intentionnées ayant pour objectif de nuire à la Suisse et aux personnes présentes dans les fichiers et dossiers.
Des centaines de milliers de documents volés !
Play a diffusé 907 Gb (compactés) via plus de 640 conteneurs. Parmi ces données, des informations très sensibles liées à plusieurs services de l’État. De nombreux projets informatiques menés avec Fedpol et plusieurs polices cantonales : contrats, spécifications techniques, identifiants pour accéder à certains services. Environ 425 000 adresses de Suisses de l’étranger sont concernées par la fuite de données.
Rappelons que le 23 mai, la société Xplain s’était fait pirater par Play, selon un schéma classique : paralysie des systèmes internes, vol de données, demande de rançon, puis, face au refus de Xplain de payer, mise en ligne des informations exfiltrées sur le darknet, d’abord le 2 juin, avec 6 dossiers, puis le 21 avec l’intégralité des fichiers exfiltrés.
Une fuite qui se transforme en scandale. Des milliers de données appartenant à l’Office fédéral de la police (Fedpol) et aux douanes étaient stockées par l’entreprise piratées !
Le Service Veille ZATAZ a commencé à croiser des informations volées dans des blackmarkets.
Bonjour,
Le nombre de conteneurs est un peu plus élevé il y en a 646.
Mais même avec un outil comme aria2-onion-downloader le débit actuel doit rendre le téléchargement de l’ensemble des données pratiquement impossible.
Est-ce que vous pensez qu’il est possible de faire du DDoS sur le réseau Tor pour neutraliser la disponibilité des serveurs qui hébergent ce type de données ?
Bonjour Julien,
Un DDoS est utilisé, dans certains cas, pour potentiellement retrouver l’hébergeur. Sachant que le DDoS risque de perturber toute son infra.
Il est fortement déconseillé de le faire.
Une méthode, plus « propre » consiste a lancer des dizaines de téléchargements, histoire de perturber l’envie aux pirates sangsues de collecter les données, mais l’efficacité à long terme n’est pas prouvée.