L’éditeur de Fortnite condamné à une amende de 520 millions de dollars
Le géant du jeu Epic Games paiera 520 millions de dollars pour régler deux plaintes concernant la vie privée des enfants et l’utilisation de soi-disant « modèles sombres » du business Fortnite.
La société de jeux qui produit le jeu extrêmement populaire Fortnite a enfreint la loi de deux manières principales a confirmé la justice. D’abord par la collecte des données sur les enfants sans obtenir au préalable un consentement parental vérifiable. Par défaut, l’activation de la communication textuelle et vocale pour les utilisateurs. Cela a exposé les enfants à l’intimidation, au harcèlement et à d’autres incidents traumatisants. Je vous expliquais des cas dans la ZATAZ Twitch Emission [ICI chaque soir 19h/20h – rediffusion sur Youtube]
De plus, les enfants pouvaient effectuer des achats sans le consentement du titulaire de la carte bancaire, jusqu’en 2018. Pour rappel, Epic Games bloquait les comptes des clients qui contestaient les paiements non autorisés. Ils ont été piratés ? L’enfant de la famille s’était servi ? Epic Games ne voulait rien savoir.
520 millions d’amende
Amende de 275 millions de dollars pour violation de la loi sur la protection de la vie privée en ligne des enfants.
245 millions de dollars pour rembourser les consommateurs de l’argent perdu en raison des pratiques de facturation apparemment louches de l’entreprise.
L’ordonnance du tribunal empêchera également Fortnite d’activer par défaut la communication vocale et textuelle pour les enfants, à moins que les parents ou les utilisateurs adolescents ne donnent leur consentement. Toutes les données sur les enfants doivent être supprimées et Epic Games doit établir un programme de confidentialité complet pour répondre aux préoccupations soulevées dans la plainte.
La fin de Fortnite ?
La Federal Trade Commission (FTC), l’agence fédérale américaine derrière la plainte (La Federal Trade Commission (FTC) est la même agence qui refuse l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft), reproche donc des pratiques trompeuses. Epic Games n’a pas respecté, selon la Commission Fédérale du Commerce, la loi COPPA (Children’s Online Privacy Protection Act) en collectant des informations personnelles de mineurs de moins de 13 ans sans l’accord d’un adulte.
Fortnite a mis en place, à la suite de l’accord avec la FTC, Cabined Accounts, un nouveau type de compte Epic qui offre une expérience sur mesure, sûre et inclusive pour les jeunes joueurs. Les joueurs de moins de 13 ans, ou l’âge du consentement numérique de leur pays, peuvent jouer à Fortnite en attendant le consentement parental, mais dans un environnement personnalisé où certaines fonctionnalités, telles que le chat et les achats, sont désactivées.
En septembre, des paramètres de confidentialité par défaut élevés pour les joueurs de moins de 18 ans ont été installés. Le chat est défini par défaut sur « Personne », les détails du profil sont masqués par défaut, les parties sont définies par défaut sur « Inviter uniquement » et les recommandations personnalisées sont désactivées par défaut. Les joueurs de moins de 16 ans ont également le filtre de langue adulte activé par défaut pour le chat textuel.
Class action au Canada
A noter que trois familles, au Canada, ont sauté sur l’occasion pour reprocher les mêmes détails à Epic Games. En juillet 2022, lors de la première audience devant un tribunal local de Colombie-Britannique (Johnston v. Epic Games Inc et al, S.C.B.C. No. VLC-S-S-220088), des certificats médicaux, parlant de dépendance d’un des enfants, a été présenté au juge. L’un des mômes affichait plus de 6 000 heures de jeu. Epic Games a trouvé un « accord » avec les familles. « Epic Games a conclu un accord à l’issue d’un recours collectif canadien relatif à l’achat de coffres à butin dans Fortnite et Rocket League. » peut-on lire sur la page ouverte pour l’occasion par l’éditeur : epiclootboxsettlement.ca. Les familles canadiennes ont jusqu’au 11 janvier 2023 pour fournir leur adresse électronique et réclamer… 25$ CAD (une vingtaine d’euros). Epic Games passe par Velvet payments, une société Montréalaise dédiée au Class Action (no 500-06-001132-212).
Le règlement est un compromis des réclamations contestées et ne constitue pas une admission de responsabilité, d’acte répréhensible ou de faute par l’un des défendeurs. Epic Games va payer 2 750 000 dollars canadiens pour que cesse la procédure judiciaire. Un fonds de compensation a été créé pour indemniser les membres du groupe de cette class action.
Petit détail, cela ne répond pas au fait que ces familles ont laissé jouer leurs enfants des centaines d’heures sans rien dire !
Bonjour,
Merci pour le recap et le détail des condamnations !
Serait-il possible d’avoir plus d’informations sur le dépôt de la plainte ? De quand date-t-elle ? Qui s’était constitué partie civile ? Association de consommateurs peut-être ?
Impossible de trouver l’information, ça semble noyé sous les articles de presse annonçant la condamnation.
Merci beaucoup ! 🙂
Bonjour,
Vous trouverez liens et compléments à vos questions dans l’article.
Cordialement