Les Afghans effacent leurs traces numériques
La folle prise d’assaut du pouvoir en Afghanistan par les Talibans ces dernier jours incite les Afghans à effacer leurs traces numériques.
Que faire des historiques numériques quand une dictature prend le pouvoir de son pays. Voilà la terrible question que doivent se poser des milliers d’Afghans après la prise de pouvoir des Talibans. Amnesty International déclarait en début de semaine que des milliers d’Afghans et d’Afghanes, dont de nombreux professeurs, journalistes, politiques, policiers, militaires … tentaient de fuir le pays. Ceux restant dans le pays vont devoir s’équiper de VPN. Les Talibans, malgré leurs paroles se voulant rassurantes concernant les activités, les femmes, … laissent présager du pire. Le groupe fondamentaliste n’est pas connu pour faire dans la réflexion et la dentelle.
Parmi les nombreuses inquiétudes, le numérique. Sous l’égide des Etats-Unis, l’Afghanistan s’était numériquement équipé. Le gouvernement d’Ashraf Ghani avait mis en place, par exemple, la carte d’identité numérique (la tazkira), et la biométrie, outils ayant permis à la population de voter. « Nous comprenons que les Talibans auront désormais probablement accès aux différentes bases de données biométriques et à l’équipement présent en Afghanistan » a alerté lundi l’Organisation Non Gouvernementale Human Rights First.
Le HRF a écrit une version en farsi de son livre blanc « Comment connaître son historique numérique ». Un document qui avait été diffusé, en 2020, à destination des activistes et manifestants à Hong Kong. Un autre guide, sur comment contrer la biométrie, a aussi été édité.
En 2015, les Talibans avaient exploité des systèmes biométriques (empreintes digitales) du gouvernement pour retrouver des fonctionnaires des services de sécurité du pays. Il semblerait que cela se reproduise, cinq ans plus tard.
Les entreprises télécoms locales ont déjà été prises en main. Espérons que leurs bases de données ont été « nettoyées ».