Les États-Unis offrent 1 million de dollars pour des informations sur un présumé pirate informatique russe
Le département d’État américain a récemment annoncé une récompense d’un million de dollars pour toute information menant à l’arrestation de Tim Vakhaevich Stigal, un présumé pirate informatique russe. Cette récompense, offerte via le programme Rewards for Justice, vise à encourager la population à fournir des informations sur la localisation et les activités de Stigal, recherché pour des cyberattaques de grande envergure contre des entreprises américaines.
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Tim Vakhaevich Stigal est accusé d’avoir orchestré et participé à quatre complots distincts entre 2014 et 2016, visant à voler des informations de cartes de paiement appartenant à des clients de plusieurs entreprises américaines. Il fait face à un total de 24 chefs d’accusation, incluant :
- Complot de fraude électronique (4 chefs d’accusation)
- Fraude électronique (12 chefs d’accusation)
- Extorsion par fraude informatique (1 chef d’accusation)
- Fraude par dispositif d’accès (3 chefs d’accusation)
- Vol d’identité aggravé (3 chefs d’accusation)
Les actions présumées de Stigal ont causé des pertes financières massives et des perturbations pour les entreprises victimes. Celles-ci sont par ailleurs représentatives des menaces croissantes que représentent les cyberattaques pour les institutions financières et les particuliers dans le monde entier. En raison de ses activités cybernétiques malveillantes, Stigal est actuellement inscrit sur la liste des fugitifs les plus recherchés des Services secrets des États-Unis. Son expertise technique, combinée à son implication dans des réseaux criminels, le rend particulièrement difficile à appréhender, et sa capture représente une priorité pour les autorités américaines.
Les forces de l’ordre espèrent que la récompense d’un million de dollars incitera les informateurs à partager des renseignements critiques permettant de localiser et d’arrêter ce cybercriminel. J’avoue qu’un million de dollars, c’est peu pour ce genre d’information. D’autant plus que le pirate doit être capable de doubler la somme sans trop de problème pour disparaitre. Ces efforts s’inscrivent dans une lutte plus large contre la cybercriminalité internationale, où des réseaux de pirates informatiques, souvent soutenus par des gouvernements étrangers.
Contexte géopolitique et réponse américaine
L’annonce de cette récompense survient dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et la Russie, notamment concernant l’ingérence présumée de Moscou dans les processus démocratiques américains. Le gouvernement américain a également intensifié ses efforts pour contrer les campagnes de désinformation et les cyberattaques liées à des acteurs russes, particulièrement à l’approche des élections présidentielles américaines.
En parallèle, le département d’État a récemment pris des mesures supplémentaires contre Rossiya Segodnya, la société mère de Russia Today (RT), en imposant de nouvelles restrictions sur les visas pour les employés des filiales de l’entreprise. Cela fait partie d’une stratégie plus large visant à contrer l’influence des médias d’État russes accusés de propager de la désinformation.
En plus de la récompense pour Stigal, le département d’État offre également une récompense de 10 millions de dollars pour des informations sur les membres du groupe de piratage russe RaHDit, un collectif connu pour être affilié à RT et impliqué dans des cyberattaques contre des cibles américaines. Ce groupe a été lié à des opérations de renseignement russe visant à déstabiliser les institutions démocratiques des États-Unis.
Pendant ce temps, le ministère de la Justice saisit des dizaines de domaines utilisés dans des campagnes d’influence russes
Le ministère américain de la Justice a récemment annoncé la saisie de 32 domaines internet utilisés par des entreprises russes dans le cadre d’une vaste opération d’influence appelée « Doppelganger ». Ces domaines ont servi à diffuser de la désinformation, avec l’objectif de saper la confiance dans les élections américaines, notamment la présidentielle de 2024.
L’opération Doppelganger et les entreprises impliquées
Trois entreprises russes — Social Design Agency (SDA), Structura National Technology (Structura), et ANO Dialog — ont été identifiées comme les principales entités derrière cette campagne. Sous la direction de Sergueï Kirienko, chef adjoint du cabinet du président Vladimir Poutine, ces entreprises ont secrètement diffusé de la propagande pro-russe pour :
- Réduire le soutien international à l’Ukraine.
- Renforcer les intérêts politiques pro-russes.
- Influencer les électeurs, tant aux États-Unis qu’à l’étranger, y compris dans le cadre des élections présidentielles américaines.
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La saisie des domaines et la méthode
Le ministère de la Justice, en collaboration avec le FBI, a pris des mesures immédiates pour saisir des domaines qui imitaient des sites d’actualités bien connus, tels que Washingtonpost.pm, dans une tentative de tromper les utilisateurs en leur faisant croire qu’ils lisaient du contenu authentique. Ce site factice partageait des articles critiques sur l’Ukraine et les politiques américaines, notamment concernant le Moyen-Orient et les questions d’immigration.
Ces opérations utilisaient des tactiques telles que le cybersquatting, la création de faux influenceurs et de profils générés par l’IA pour promouvoir du contenu fabriqué et des récits manipulés. La campagne visait spécifiquement des électeurs dans des États clés comme le Nevada, la Géorgie, l’Arizona, et la Pennsylvanie, avec des récits sur la guerre en Ukraine et des messages raciaux et critiques envers le Parti démocrate.
Des documents internes traduits et partagés par le ministère de la Justice montrent que ces entreprises visaient plusieurs groupes électoraux américains, notamment les républicains, les partisans de Donald Trump, et les américains blancs de la classe moyenne inférieure et moyenne. La campagne visait à exploiter les tensions politiques existantes pour influencer l’opinion publique américaine, en répétant constamment des récits pro-russes tout en prétendant que les médias traditionnels ne rapportaient pas ces informations.
L’opération « Doppelganger » s’inscrit dans une tendance plus large de campagnes de désinformation orchestrées par des acteurs russes, qui se sont intensifiées depuis les élections américaines de 2016 et 2020. Ces efforts cherchent à manipuler l’opinion publique en utilisant des techniques de publicité ciblée, des réseaux de comptes fictifs sur les réseaux sociaux, et des contenus vidéo imitant le style de chaînes comme Fox News.