Les Russes et les Ukrainiens sont devenus les cybercriminels les plus courants dans l’UE
Les ressortissants russes et ukrainiens sont les plus fréquemment impliqués dans la cybercriminalité dans l’UE et préfèrent cibler des objectifs aux États-Unis, en Allemagne, en France et en Suisse, selon Europol.
Neuf des groupes criminels les plus dangereux de l’Union européenne se livrent à la cybercriminalité, la plupart de leurs membres étant russes et ukrainiens, indique le rapport d’Europol sur la criminalité organisée diffusé il y a quelques jours.
L’activité de ces communautés est concentrée principalement en Allemagne, en France, en Suisse et aux États-Unis. Europol a découvert qu’elles adoptent un modèle commercial de partenariat. Ce qui n’est pas vraiment une nouveauté. Il le faisait avant la guerre, et reviennent à leur première habitude.
Les chefs criminels fournissent à leurs subordonnés des logiciels malveillants spéciaux pour le vol ou le chantage à l’argent [rançongiciel, stealer, accès serveurs, Etc.], tandis qu’ils mènent des négociations et reçoivent des rançons, dont 80 % reviennent aux exécutants. ZATAZ vous expliquait cette répartition en 2022.
Le document intitulé Europol report on Decoding the EU’s most threatening criminal networks détaille une analyse approfondie des réseaux criminels les plus menaçants actifs dans l’Union Européenne, basée sur une vaste collecte de données concernant 821 réseaux identifiés.
821 groupes vraiment menaçant
Le rapport mentionne au total 821 groupes criminels représentant la plus grande menace pour l’UE, totalisant plus de 25 000 personnes. La plupart (36 %) se livrent au trafic de drogue, 18 % ne se concentrent pas sur un seul type d’infraction, 15 % se spécialisent dans la fraude, 6 % dans l’immigration illégale, 4 % dans la traite des êtres humains, et seulement 1 % des réseaux criminels préfèrent la cybercriminalité. Les réseaux varient en termes de structure, d’activités criminelles et de territorialité. Ils sont caractérisés par leur agilité, leur portée internationale, leurs méthodes de contrôle strictes et leur nature destructive.
Europol estime que tous ces groupes sont capables de « causer des dommages considérables à la sécurité intérieure de l’UE, à l’état de droit et à l’économie« . Ces organisations criminelles mènent des opérations transfrontalières et se livrent le plus souvent au trafic illicite de drogue, ainsi qu’à la fraude, aux crimes contre les biens (vols, etc.), à l’immigration clandestine et à la traite des êtres humains. Ces réseaux opèrent dans de nombreux pays et adaptent leurs stratégies pour éviter la détection par les autorités, souvent en corrompant des fonctionnaires ou en utilisant la violence.
Plus d’un tiers (41 %) des groupes criminels les plus dangereux de l’Union européenne blanchissent leurs revenus en achetant des biens immobiliers, ainsi qu’en exploitant des entreprises hôtelières et des cryptomonnaies. De nombreux réseaux utilisent des structures commerciales légitimes (34%) pour faciliter ou masquer leurs activités criminelles, notamment le blanchiment d’argent. 86 % des réseaux menaçants utilisent des entreprises légales pour leurs opérations.
Les comptables et les avocats qui aident à réaliser des transactions immobilières ne sont parfois pas au courant de l’origine criminelle des fonds. Les propriétaires échangent les droits de propriété en cas de besoin ou les utilisent pour se payer mutuellement, ce qui rend difficile l’établissement d’un lien entre l’activité criminelle et le mouvement des actifs.
Les groupes en action
Le document d’Europol mentionne plusieurs types de groupes criminels spécifiques, notamment :
Ndrangheta : une organisation mafieuse italienne, très impliquée dans le trafic international de drogues, notamment de la cocaïne de l’Amérique du Sud vers l’Europe, ainsi que dans le blanchiment d’argent à travers des investissements dans des entreprises légitimes.
OMCGs (Outlaw Motorcycle Gangs) : groupes de motards hors-la-loi sont souvent impliqués dans diverses activités criminelles, y compris le trafic de drogues et d’armes.
Thieves in Law : Ce terme désigne un type de réseau criminel originaire de l’ex-Union Soviétique, connu pour son implication dans diverses activités illicites à travers l’Europe.
Pour finir, bien que le document ne spécifie pas les noms de cartels particuliers, il indique l’implication de cartels, probablement en référence aux grandes organisations de trafic de drogues basées en Amérique Latine. A noter une étude universitaire, sur le même sujet, vient d’être publié. A lire sur DataSecurityBreach.fr.