LetMeSpy, une application d’espionnage de téléphones, stalkerware, victime d’un piratage massif : des données personnelles exposées
LetMeSpy, une application controversée d’espionnage de téléphones, un stalkerware, annonce avoir été victime d’un piratage majeur. Lors de cette cyber attaque, les messages et les positions géographiques de milliers de victimes présumées ont été interceptés.
LetMeSpy est une application de traçage utilisée pour espionner les téléphones Android d’autres personnes, mais son utilisation est souvent associée à des activités illégales. Un programme informatique baptisé stalkerware. Le piratage a mis en lumière les risques liés à l’utilisation de telles applications et à la protection des données personnelles. L’application d’espionnage de téléphones, fait face à un grave piratage qui expose les données personnelles de ses utilisateurs. L’application, souvent utilisée pour traquer les téléphones Android, a été compromise, entraînant l’interception des messages et des positions géographiques des victimes présumées.
LetMeSpy se présente comme une application de contrôle parental et pour les entreprises, mais sa nature controversée l’a conduit à être retirée du Google Play Store. Cette application d’espionnage de téléphones a été conçue pour opérer de manière furtive sur les téléphones des victimes, ce qui crée un risque élevé d’utilisation abusive par des conjoints jaloux et des harceleurs. C’est précisément pourquoi le Google Play Store a cessé de proposer ce type d’applications depuis un certain temps.
Ci-dessous, démonstration, en vidéo, d’un stalkerware.
Selon un représentant de l’entreprise, l’attaque s’est produite le 26 juin et a été découverte le même jour. La société indique qu’elle a immédiatement pris des mesures pour corriger la vulnérabilité et a informé les clients concernés. Cependant, les pirates ont réussi à publier une partie des données volées sur un forum que ZATAZ n’indiquera pas. Nous avons pu constater les informations de plus de 10 000 téléphones (sur plus de 236 000 selon le site officiel de cette entreprise polonaise) avec des journaux d’appels, des messages, des géolocalisations, des adresses IP, des journaux de paiement, des identifiants d’utilisateur, des adresses électroniques et des hachages de mot de passe de compte client. 4 bases de données, qui selon les informations de ces dernières, ont été extraites le 21 juin 2023. Les malveillants ont proposé de vendre le reste des informations exfiltrées pour 10 bitcoins.
Dans l’échantillon diffusé, le service veille ZATAZ a repéré ce dernier le 22 juin, 3 employés de gouvernements sont présents (Malaisie et Jordanie) ainsi qu’un concurrent de LMS.
Selon un communiqué de l’entreprise, cette attaque a permis à un pirate informatique d’accéder aux adresses électroniques, aux numéros de téléphone et au contenu des messages enregistrés sur les comptes des utilisateurs. Ce piratage a été signalé pour la première fois par le blog polonais spécialisé en sécurité, Niebezpiecznik. Ironiquement, c’est le pirate lui-même qui a répondu lorsque le blog a tenté de contacter l’entreprise pour obtenir une confirmation.
La chercheuse Miai a reçu un lien pour télécharger les données. Spécialisée dans la chasse au stalker, elle a produit un article revenant sur les contenus envoyés par le pirate.
Interdit sur le Play Store et l’Apple Store
Le Play Store de Google a officiellement banni les applications de traçage qui permettent à une personne de surveiller secrètement les activités de son partenaire depuis octobre 2020. Ces applications, souvent appelées « stalkerware », permettent à une personne de surveiller en secret les actions de son partenaire en collectant des informations sensibles telles que la localisation, les appels et les messages sur leur téléphone mobile. Cependant, cette pratique viole gravement la vie privée et peut causer des dommages considérables.
Auparavant, Google tolérait ces applications controversées, ce qui a permis au Play Store de contenir des centaines d’applications de ce type. Toutefois, la mise à jour de la politique du programme de développement de Google a marqué un tournant décisif. Désormais, les applications de traçage ne sont autorisées que si elles indiquent clairement et en permanence qu’elles sont en cours de traçage (« tracking »).