L’Intelligence artificielle au service des robots sexuels

Des scientifiques et ingénieurs appliquent une technologie de type ChatGPT aux robots sexuels, dans le but de créer des compagnons interactifs alimentés par l’IA face à des défis techniques et éthiques.

Si je vous dis « Blade Runner » (Ridley Scott – 1982) ; « A.I. Artificial Intelligence » (Steven Spielberg – 2001) ; « Ex Machina » (Alex Garland – 2014) ou encore « The Stepford Wives » (Bryan Forbes – 1975). Les cinéphiles, dont votre serviteur fait parti [avec la chance de collaborer à des films et séries TV], ont tout de suite repéré des œuvres dont les robots et l’IA étaient présents. Les plus pointilleux auront aussi repéré que dans chacune de ces productions, des robots ont pour mission de séduire et fournir des plaisirs sexuels.

En Chine, l’étape IA + Robot sexuel vient de franchir un cap. À Shenzhen, Starpery Technology (ST), un important producteur de poupées pour adultes, est en train de former son propre modèle de langage à grande échelle pour améliorer son produit grâce à l’intelligence artificielle. Ces poupées sexuelles aux capacités inédites – disponibles sous forme masculine ou féminine – sont annoncées prochainement sur ce marché trés particulier.

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Une nouvelle génération de poupées sexuelles

« Nous développons une poupée sexuelle de nouvelle génération qui peut interagir vocalement et physiquement avec les utilisateurs, avec des prototypes attendus d’ici août« , a déclaré Evan Lee, PDG de ST. Cependant, des défis technologiques subsistent, notamment pour parvenir à une interaction humaine réaliste. Créer des réponses interactives nécessite le développement de modèles complexes par des sociétés de logiciels spécialisées.

Les poupées traditionnelles, soutenues par un squelette en métal et un extérieur en silicone, sont limitées à des réponses simples et manquent des capacités expressives nécessaires pour interagir avec un humain. La nouvelle génération de poupées sexuelles, alimentées par des modèles d’IA et équipées de capteurs, peut réagir à la fois aux mouvements et à la parole, améliorant considérablement l’expérience de l’utilisateur en se concentrant sur la connexion émotionnelle plutôt que sur les simples capacités de conversation de base. La société, qui se concentrait auparavant sur le marché extérieur, cible désormais également le secteur Chinois. Bien qu’il s’agisse d’une société largement conservatrice, Lee a souligné que la Chine hébergeait le plus grand marché de poupées sexuelles, surpassant les ventes combinées des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne.

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Pour atteindre ces objectifs l’entreprise doit surmonter deux principaux défis : la capacité de la batterie et les muscles artificiels. Les robots humanoïdes n’ont pas assez de place pour accueillir de grosses batteries, et les moteurs actuels manquent de la souplesse des muscles humains. De plus, les poupées peuvent peser jusqu’à 40 kg, ce qui est trop lourd pour le moteur et présente un risque de chute ou de blessure pour l’utilisateur. ST s’efforce donc de réduire le poids en améliorant les matériaux et les processus de production.

Outre les défis techniques, des considérations éthiques apparaissent. Les robots sexuels pilotés par l’IA pourraient brouiller les frontières éthiques et renforcer les attitudes néfastes concernant le consentement et les stéréotypes sexistes négatifs. Une dépendance excessive à l’égard des compagnons IA pour l’épanouissement sexuel ou émotionnel pourrait affecter la capacité d’un utilisateur à nouer des relations saines avec de vraies personnes.

D’autres fabricants, comme WMdoll et EXdoll, prévoient également de lancer des produits interactifs intégrant l’intelligence artificielle. Voilà qui va rapidement poser un vrai problème. Le développement rapide des robots sexuels dépasse les cadres juridiques et réglementaires existants, créant une zone grise concernant leur utilisation, leur propriété et les responsabilités des fabricants et des utilisateurs.