Lutte contre la fraude bancaire : les banques veulent détecter si vous téléphonez lors d’un virement
Les banques néerlandaises et belges envisagent une nouvelle approche pour lutter contre la fraude : vérifier si un client est en train de téléphoner lors d’une transaction suspecte. Une mesure qui soulève des questions sur la confidentialité.
Aux Pays-Bas, une modification de la loi sur les télécommunications est à l’étude pour permettre aux banques de travailler avec les opérateurs télécoms. L’objectif est simple : identifier si une victime est en communication avec un fraudeur au moment d’un virement. Cette méthode, déjà en place au Royaume-Uni, repose sur le constat qu’environ 75 % des transactions frauduleuses ont lieu alors que la victime est au téléphone avec l’escroc.
L’association bancaire belge, Febelfin, a exprimé son intérêt pour cette approche. Selon Isabelle Marchand, responsable des communications et des affaires publiques chez Febelfin, une coopération accrue avec le secteur télécom pourrait être bénéfique pour lutter contre la fraude, à condition de respecter strictement la législation sur la vie privée.
« 75 % des fraudes bancaires aux Pays-Bas surviennent lorsque la victime est en communication avec un escroc. »
Une approche basée sur des indicateurs de risque
Loin d’une surveillance intrusive, les banques n’auraient pas accès aux conversations téléphoniques ni aux habitudes d’appels des clients. L’information collectée ne servirait qu’à repérer un indicateur de risque supplémentaire : une transaction effectuée en pleine communication téléphonique pourrait être un signal d’alerte. Toutefois, ce critère ne serait pas déterminant à lui seul, mais intégré à une analyse plus large des comportements suspects.
Cette approche soulève néanmoins des préoccupations quant à la protection des données personnelles. En Belgique, l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), régulateur du secteur, a confirmé que des discussions avaient déjà eu lieu sur ce sujet. L’organisme se dit prêt à examiner la conformité d’une telle mesure avec la réglementation en vigueur.
Un équilibre entre sécurité et confidentialité
Alors que les arnaques bancaires se multiplient et deviennent de plus en plus sophistiquées, les institutions financières cherchent de nouvelles solutions pour protéger leurs clients. ZATAZ vous propose une interview édifiante d’une jeune femme qui, dès l’âge de 16 ans, a débuté dans le monde du carding, le fraude à la carte bancaire. L’initiative Belge et Néerlandaise s’inscrit dans une tendance plus large visant à renforcer les dispositifs de sécurité sans pour autant compromettre le respect de la vie privée.
Mais quelques questions se posent : Les consommateurs pourraient-ils accepter une telle surveillance si elle permettait de réduire drastiquement les fraudes ? Jusqu’où les banques et les opérateurs télécoms peuvent-ils aller pour garantir la sécurité des transactions sans empiéter sur les libertés individuelles ? Le débat est ouvert.
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