Mikhail Matveev : le « roi des ransomwares » jugé en Russie
L’arrestation du hacker malveillant Mikhail Matveev, alias « Wazawaka », manque-t-il un tournant dans la lutte mondiale contre la cybercriminalité ? Ce pirate russe, parmi les plus recherchés au monde, est accusé d’avoir orchestré des cyberattaques à l’aide de ransomwares tels que LockBit, Babuk et Hive.
Récompensée par le FBI pour une prime de 10 millions de dollars, la capture de Mikhail Matveev a doit quoi faire sourire (jaune). Le pirate sera jugé à Kaliningrad, en Russie. Mais qui est réellement Wazawaka, et pourquoi son procès doit attirer l’attention ? Plongée dans l’univers d’un cybercriminel au parcours atypique.
Un parcours entre arrogance et dévastation
Mikhail Matveev n’est pas un cybercriminel ordinaire. Depuis les années 2020, il a construit une notoriété autour d’attaques spectaculaires contre des infrastructures critiques, comme le département de police de Washington D.C. ou des hôpitaux américains. Selon des enquêtes relayées par ZATAZ, il était un membre actif de groupes comme Babuk, LockBit et Hive, figurant parmi les collectifs de ransomwares les plus virulents au monde. Il était également à l’origine de forums dédiés à la création de logiciels malveillants. ZATAZ pouvait le croiser sur XSS, RAMP ou encore Hydra. Sans parler d’outils de communication tel que TOX.
« En 2022, Mikhail Matveev figurait sur la liste des cybercriminels les plus recherchés par le FBI, accusé d’avoir paralysé des entreprises et institutions à l’échelle internationale.«
Son arrogance n’a fait qu’amplifier sa réputation. Après l’annonce par les autorités américaines d’une récompense pour sa capture, il s’est moqué publiquement de ses poursuivants en imprimant des t-shirts avec son propre avis de recherche, comme l’a rapporté ZATAZ. Ce comportement désinvolte n’a fait qu’ajouter à sa légende, mais a également mis en lumière l’impunité dont jouissaient certains cybercriminels opérant depuis la Russie.
Une capture qui soulève des questions
Selon les dernières informations de ZATAZ, Matveev [nous le connaissions aussi sous les pseudonymes de Boriscelcin, m1x, Uhodiransomwar, ransomBoris) a été arrêté en vertu de l’article 273 du Code pénal russe, qui sanctionne la création de logiciels malveillants. L’article en question indique « création d’un programme informatique intentionnellement destiné à la destruction, au blocage, à la modification, à la copie non autorisée d’informations informatiques ou à la neutralisation de moyens de protection d’informations informatiques« .
Le choix des autorités russes de l’arrêter et de le juger en Russie interroge. Est-ce une volonté réelle de coopérer dans la lutte contre la cybercriminalité internationale ? Une maniére de préparer la paix ? Ou s’agit-il simplement de limiter les activités de Matveev, devenu gênant pour l’image du pays … et de récupérer ses informations, ses infiltrations, sa petite armée internationale d’affiliés et son savoir faire ? On peut aussi pencher sur le fait que Moscou rappelle ainsi qu’elle contrôle toujours ses cyber acteurs, même les plus médiatisés. L’aide du FBI a-t-il était pris en compte, comme ce fût le cas pour les groupe de maîtres chanteurs caché derrière le ransomware Sodinokibi / Revil ? Autre détail intéressant, Matveev est poursuivi pour avoir mis à disposition un logiciel malveillant, en janvier 2024. « Selon les enquêteurs, a pu lire ZATAZ, l’accusé a développé en janvier un logiciel malveillant spécialisé conçu pour crypter des fichiers et des données à l’insu et sans le consentement des utilisateurs. Comme le note le bureau du procureur, il prévoyait d’utiliser le programme « pour crypter les données d’organisations commerciales puis recevoir une rançon pour le décryptage« .
« Mikhail Matveev, connu pour ses provocations et ses luxueuses possessions, sera jugé dans sa ville natale de Kaliningrad, où il résidait en toute tranquillité depuis des années. »
Un procès sous haute surveillance
Le procès de Matveev sera un événement crucial. Si la Russie décide de juger sévèrement l’un de ses citoyens les plus célèbres dans le domaine du cybercrime, cela pourrait ouvrir une nouvelle ère de coopération internationale (ou pas). Cependant, sans traité d’extradition avec les États-Unis, les chances que Matveev réponde de ses actes devant une cour américaine restent faibles. L’avenir du conflit Russo-Ukrainien et la mise en place du nouveau gouvernement américain de l’administration Trump en décideront.
Bref, comme ZATAZ pouvait vous le dire, lors de la mise en pâture du pirate par le FBI, les autorités occidentales ne pouvant pas aller le chercher, autant le lâcher dans les griffes de la mafia locale ou des autorités Russes.
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