Nuit du Hack 2015 : un faux curé, des conférences et de la passion
Les 20 et 21 juin prochains, le rendez-vous incontournable sécurité informatique et ethical hacking francophone de l’été, la Nuit du hack, se déroulera à Paris. Oubliez Mickey, direction l’Académie Fratellini. Une soixantaine de bénévoles et Freeman, la tête et les jambes de cette Nuit du Hack 2015. Nous lui avons posé quelques questions sur ce grand barnum.
ZATAZ – La NDH 2015 a un doux parfum de première jeunesse, pourquoi changer de lieu ?
Freeman : On a souhaité changer de lieu pour répondre aux nostalgiques des Nuit du Hack à l’ancienne mais aussi parce que Disney nous apportait beaucoup de contraintes sur l’organisation. L’avantage avec l’Académie Fratellini est que l’on peut aussi bien proposer des activités intérieures, qu’extérieures. De plus, le lieu est plus proche de Paris ce qui est important quand on organise un événement de cette taille.
ZATAZ : C’est un sacré barnum la NDH (ca tombe bien, cette année ça sera > dans un cirque) : c’est combien de bénévoles, etc … la NDH ?
Freeman : La NDH, c’est environ 60 bénévoles le jour J et via l’association HZV nous travaillons pendant 10 mois sur l’édition. Ça nous demande énormément de travail et cela ne va pas en s’arrangeant chaque année avec la fréquentation et nos programmes de plus en plus denses. Nos ressources sont limitées, donc on essaye d’optimiser pour que chaque édition soit une réussite et cela dépend du soutien qu’on nous apporte.
ZATAZ : Quel est le programme et quelles sont les originalités/nouveautés de cette > nouvelle édition ?
Freeman : Comme chaque année pendant la journée, nous aurons les traditionnelles conférences mais cette année certains workshops seront ouvert pendant les 24h à l’image de celui sur l’ouverture de serrure avec OFC. Pour pimenter, la journée afin que personne ne s’ennuie, on a pour l’instant planifié deux bug bounty à hauteur de 8,000€. Il y aura aussi durant la journée la NDH kids organisé par l’ESIEA qui offre aux enfants la possibilité de s’adonner aux joies du hacking et l’un des bâtiments sera dédié aux recrutements via YesWeHack. Les challenges dont le CTF organisé par Sysdream et les workshops prendront le relais durant la nuit et sans oublier la fameuse Crashparty qui permettra aux challengers de se tenir éveillé toute la nuit.
Une zone dédiée au hardware sera aménagée pour ceux qui par exemple veulent bricoler leur badge collector NDH ou assister aux workshops dédiés de cette zone. On aura aussi un nouveau challenge nommé « defuse the bomb » qui simule les conditions de désamorçage d’un système de compte à rebours, avec les contraintes habituelles. Puis une idée sympa qu’on avait eu ensemble l’année dernière, le fameux « confessionnal de ZATAZ » qui permet aux visiteurs d’aider à alerter les entreprises, associations d’une vulnérabilité, d’une fuite de données en utilisant le protocole d’alerte anonyme de Zataz. Mission, faire corriger vite et bien. Je te livre où ton costume de prêtre pour ton cadeau d’anniversaire des 18 ans de zataz ? (Freeman a décidé de m’habiller en prête, NDR).
Coté logistique, on aura plusieurs food truck sur place (un barbecue) ainsi que de belles terrasses extérieures. On a prévu des emplacements dédiés au repos afin de bien digérer ce programme qui annonce encore une belle Nuit du Hack.
ZATAZ : Parmi les conférences, l’ANSSI. L’année dernière l’agence avait un stand, cette année une conférence. Un signe du changement de mentalité pour l’administration Française ?
Freeman : On peut dire ça. Le dialogue est ouvert en tout cas et il est plus fluide et cordial qu’auparavant. L’ ANSSI a un rôle à jouer en France et elle rentre dans l’un de ses rôles en soutenant des initiatives comme la Nuit du Hack. Je pense que M. Poupard saura adapter son discours en fonction de l’auditoire (on y veillera dans tous les cas). Il n’y a pas que l’administration française qui change de mentalité, les entreprises aussi ont un meilleur regard sur la Nuit du Hack et les personnes qui gravitent autour d’elle.
ZATAZ : Ton meilleur souvenir sur la NDH ?
Freeman : Il y en a beaucoup, mais private joke. Mais il y en a une qui m’a marqué et qui illustre bien la Nuit du Hack. Un jeune homme est arrivé la veille en pensant que la Nuit du Hack avait déjà commencé, du coup il a terminé avec nous dans le staff et on s’est organisé pour lui trouver un logement car il venait de loin (et une bière). C’est ça l’esprit d’Hackerzvoice depuis toutes ces années.
ZATAZ : Une NDH qui n’oublie pas non plus son fondateur décédé.
Freeman : Paolo nous a montré la voie et on continue à la suivre avec simplicité comme on l’a toujours fait quand on était tous ensemble. Pendant la Nuit du Hack, son absence est pesante et on a toujours cette question dans la tête: Crashfr serait il content de nous ? On n’aura jamais la réponse mais on se fait une idée via ses amis, sa famille et la joie qu’on apporte aux visiteurs.
ZATAZ : Côté invité sympa à ne pas rater durant la NDH ?
Freeman : Karsten Nohl avec sa conférence « Mobile self-defense ». Il avait fait cette conférence en décembre dernier au 31c3. Mais 9 mois de plus sur le sujet lui ont surement permis de nous concocter des petites nouveautés pour la Nuit du Hack.