Objets connectés et sécurité : bientôt des pirates dans votre maison ?
L’Internet des objets (IoT) est, depuis quelques années, un secteur en plein essor – une expansion qui n’est pas prête de s’arrêter là puisque IDC prévoit que le nombre d’objets connectés dans le monde s’élèverait à 50 milliards en 2020, surpassant ainsi le nombre de PC, tablettes et smartphones réunis.
Si l’IoT rencontre un succès aussi retentissant, c’est notamment parce qu’il facilite le quotidien en permettant de contrôler et d’accomplir de nombreuses tâches à distance et en temps réel.
Cependant, un grand nombre de personnes ayant succombé aux objets connectés oublient que 90 % de ces dispositifs collectent les données personnelles selon l’IoT Research Study. Les personnes qui en ont conscience tendent à penser que leurs informations sont correctement protégées, or la sécurisation de ces objets connectés reste encore très faible par rapport à celle d’autres appareils : une enquête Capgmini a révélé que seulement 48 % des entreprises sécurisent leurs produits issus de l’IoT dès le début de la phase de développement produit.
Même si les objets connectés ont révolutionné le rapport des utilisateurs à la technologie, ils constituent une mine d’or pour les hackers qui peuvent utiliser les données personnelles et confidentielles à des fins malveillantes.
L’IoT va irrémédiablement changer et améliorer notre qualité de vie, en nous rendant plus performants et en faisant gagner un temps considérable aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Bien que les objets connectés soient de plus en plus présents et nombreux dans notre quotidien, la plupart des entreprises et des ingénieurs ne tiennent pas réellement compte de la sécurité, et les données sont souvent transmises en clair, ce qui permet aux pirates de les voler ou de les trafiquer facilement. Plus grave encore, l’Internet des objets présent jusque dans notre sphère la plus privée offre davantage d’opportunités aux cybercriminels de s’introduire littéralement chez nous, via le réseau domestique.
Pendant des années, les pirates tentaient d’infiltrer les PC pour récupérer les données des utilisateurs, telles que des informations bancaires par exemple, ou créaient des réseaux infectés par un botnet pour contrôler les ordinateurs, envoyer des spams ou lancer des attaques par déni de service. De la même façon, les pirates ont déjà commencé à transformer les appareils domestiques connectés en “appareils zombies collectant les données.” En effet, les attaques d’aujourd’hui sont de plus en plus basées sur ingénierie sociale, adoptant des méthodes sophistiquées ayant pour but de piéger l’utilisateur en l’incitant à installer des malware ou à modifier des paramètres qu’il ne comprend pas vraiment.
Dans ce contexte, il en va de la responsabilité des constructeurs d’objets connectés de renforcer la sécurité de leurs produits afin de protéger efficacement les données de leurs clients, mais également d’éduquer davantage les consommateurs sur l’importance de la protection de leurs données pour qu’ils soient plus vigilants dans leur utilisation.
Pour protéger sa vie privée, il faut d’abord s’assurer de la sécurité de son réseau et de ses communications en suivant quelques règles d’or simples et efficaces telles que l’installation de solutions de sécurité qui permettent de scanner automatiquement son réseau et de prévenir en cas de détection d’une faille ou d’une prise de contrôle des appareils connectés ; cela peut éviter de se faire réveiller en pleine nuit par le lancement de la machine à laver ou de se faire tremper par l’arrosage automatique lors d’une pause bronzage dans le jardin ! Enfin, il est crucial d’utiliser un mot de passe unique – et, si possible, complexe – pour chaque service ou site en ligne, et de rester vigilant sur des réseaux Wi-Fi publics. (Par Ondrej Vlcek, Chief Operating Officer chez Avast)