Panama Papers : fuite de données massive visant la finance offshore
Panama Papers : plus de 11 millions de données volées au cabinet panaméen Mossack Fonseca, le roi de la domiciliation de sociétés offshore.
Des centaines de milliers de « riches » artistes, sportifs, chefs d’entreprises, mafieux… doivent trembler en ce dimanche 4 avril 2016. 106 rédactions de part le monde, officiant dans 76 pays, participent sous l’égide du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) à la diffusion d’une fuite de données particulièrement impressionnante. Imaginez, 11,5 millions de fichiers appartenant au cabinet panaméen Mossack Fonseca, le roi de la domiciliation de sociétés offshore.
Bilan, des milliers de personnes ayant souhaité cacher l’argent et les biens qu’ils possédaient aux yeux du fisc, de la justice… se retrouvent dans les mains de la planète. Tout est parti du journal allemand Süddeutsche Zeitung. Un mystérieux anonyme va fournir l’ensemble des données au quotidien d’Outre-Rhin. Dans les documents, de nombreux sportifs (dont Michel Platini, Lionel Messi, la FIFA), politiques (dont le 1er Ministre Islandais et 12 chefs d’État), chefs d’entreprises, milliardaires (dont des proches de Vladimir Poutine qui tente à prouver l’argent caché du président Russe) et un millier de Français. Des données volées sortis des ordinateurs de Mossack Fonseca, à la fin de l’année 2015.
Le Monde explique que cela équivaut à 1 500 Wikileaks (2 600 giga octets de données secrètes). Le « Panama papers » met en lumière plus de 214 000 sociétés offshore via 21 paradis fiscaux. Selon plusieurs mails officiels de la société fuiteuse, un accès non-autorisé à sa messagerie aurait permis cette cuisante diffusion [mise à jour : à la vue du site Internet de la fuite de milliers de CV, tout est possible]. Bref, les chevaux de Troie (Trojan, logiciel espion) ont encore de beaux jours devant eux ! Pour les responsables de Mossack Fonseca, le problème est que l’ensemble de leurs clients ne sont pas de méchants voleurs « Une usine de voitures est-elle responsable du comportement des conducteurs ? » vont-ils demander dans un interview à TV2 Panama.
Bref, cette bombe numérique qu’est le Panama Papers risque d’être bruyante, très bruyante ! A se demander d’autres cas ne vont pas bientôt ressortir. Au mois d’août 2015, je vous annonçais sur DataSecurityBreach.fr une étonnante alerte aux îles Caïmans (paradis offshore connu) concernant des milliers d’identifiants de connexion appartenant à des entreprises locales. Un piratage qui avait obligé le CERT du pays à lancer une alerte.