Pédocriminalité : un retraité de 64 ans accusé de gérer une plateforme sur le darknet
Choquant : un ancien informaticien français de 64 ans administrait un très important espace pédopornographique dans le darknet. 200 disques durs saisis !
Dans un développement choquant dans la lutte contre la cybercriminalité, un retraité de 64 ans a été arrêté et incarcéré vendredi dernier en France, soupçonné d’être à la tête d’une plateforme mondiale de pédocriminalité opérant sur le darknet. Cette arrestation, qui a eu lieu à Strasbourg [Est de la France], affiche une coopération internationale contre la diffusion d’images pédopornographiques et le grooming en ligne de plus en plus efficace.
Le suspect, un informaticien à la retraite de 64 ans, a été interpellé par l’Office des mineurs [OFMIN] et fait face à plusieurs accusations graves. Selon le parquet de Paris, il est mis en examen pour l’administration d’une plateforme en ligne favorisant les transactions illicites, la détention et la diffusion d’images pédopornographiques, ainsi que pour corruption de mineur via un réseau de communication électronique, une pratique connue sous le nom de « grooming ». De plus, il est poursuivi pour agression sexuelle incestueuse sur mineur.
200 disques durs de stockage saisis
L’arrestation du suspect a été rendue possible grâce à cette collaboration, dévoilant l’identité de l’homme derrière plusieurs pseudonymes utilisés sur les forums d’échanges sur Tor, un réseau du darknet. Au domicile du suspect, les autorités ont saisi dix ordinateurs et 200 disques durs, qui vont maintenant faire l’objet d’une analyse approfondie. Cette découverte suggère l’ampleur de l’opération menée par le retraité et souligne la gravité de la situation.
L’infraction d’administration d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite, introduite par la loi du 24 janvier 2023, est punie de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 150 000 euros. Cette loi vise à pénaliser ceux qui, en exploitant l’anonymat sur des plateformes restreintes, facilitent sciemment la vente de produits illicites.
Grooming, kesako ?
Le « grooming » est un terme utilisé pour décrire le processus par lequel un prédateur cherche à gagner la confiance et l’affection d’un mineur dans le but de l’abuser sexuellement. Cette pratique peut se dérouler tant dans le monde réel que sur internet. Cette cybermenace fonctionne d’abord par l’identification de la victime par le criminel. Le prédateur cherche souvent des enfants ou des adolescents vulnérables sur les réseaux sociaux, les forums, les jeux en ligne ou d’autres plateformes numériques.
Une fois repéré, il va initier un contact. Le groomer engage la conversation, souvent en se faisant passer pour quelqu’un de confiance ou de similaire en âge ou en intérêts à la victime. Il va parler musique, jeu vidéo, ambiance en classe, Etc. Le prédateur gagne la confiance de l’enfant en se montrant amical, attentionné et compréhensif. Il peut partager des intérêts communs, offrir des cadeaux. Il va, dans les nombreux cas que j’ai pu traiter lors de rencontre avec des collégiens et lycéens lors d’ateliers en classe, prétendre avoir des problèmes similaires pour créer une connexion émotionnelle.
Le groomer est un prédateur, il va tenter d’isoler l’enfant de sa famille et de ses amis, souvent en discréditant les personnes proches de l’enfant ou en créant des situations où l’enfant se sentira seul et mal compris, sauf par le groomer. Parmi les cas que j’ai pu croiser : « Les parents espionnent » ; « Ils ne comprennent rien à la vie d’aujourd’hui » ; Etc.
Le groomer va ensuite « sexualiser » la relation. Progressivement, le criminel introduit des sujets sexuels dans les conversations ou envoie des images à caractère sexuel pour désensibiliser l’enfant et normaliser ce comportement. Finalité de cette méthode malveillante, le groomer va chercher à motiver sa victime à lui fournir des photos et vidéos explicites. Dans le pire des cas, le groomer va rencontrer l’enfant en personne pour commettre des abus sexuels.
Le grooming en ligne est particulièrement insidieux. Les prédateurs peuvent dissimuler leur identité et leurs intentions, exploitant l’anonymat offert par Internet. Comme j’ai pu déjà vous en alerter, ils peuvent créer de faux personnages web en quelques clics de souris [même le visage] ou encore constituer des documents générés par l’IA pour convaincre les enfants ou adolescents à répondre aux demandes malsaines du groomer.
N’ayez jamais peur d’alerter un adulte de confiance, les autorités ! Le groomer pense être invisible, il ne l’est pas ! Alerter, c’est vous sauver, c’est sauver les autres.