Piratage d’un compte bancaire lors de la réparation d’un smartphone

Souvenez-vous, nous vous relations en 2010, des possibilités de piratage de smartphones lors du désimlockage de ces derniers. La rédaction de zataz.com avait constaté comment certaines boutiques gardaient sur leurs disques durs les backups des téléphones modifiés.

L’association UFC Que Choisir vient d’alerter ses adhérents d’une arnaque intéressante à suivre. Pendant qu’il était en réparation, le smartphone d’un lecteur a servi à passer des commandes pour plus de 1.700€. L’escroc avait fait des achats via le mobile en réparation et validé les achats frauduleux via des codes 3D secure reçus sur le dit smartphone. Bilan, le numéro de téléphone avait permis de faire valider par la banque des transactions bancaires malveillantes. L’association a rappelé à la banque qu’elle avait l’obligation de supporter les utilisations frauduleuses des cartes bancaires (art. L.132-2 et suiv. du code monétaire et financier). L’entreprise financière n’a pas voulu rembourser, stipulant qu’elle avait mis en place toutes les mesures de sécurité pour protéger ses clients des pirates. « Des spécialistes malveillants ont vite fait de trouver les failles des systèmes de sécurité » ont retoqué les avocats de l’association. Bilan, la banque a remboursé 1.741€ (Intérêts compris).

Pendant ce temps…

Dans le Nord de la France, la rédaction de zataz.com a rencontré des victimes d’une nouvelle fraude bancaire assez étonnante. Une cliente d’une banque X, retirant de l’argent dans un distributeur de billets d’une banque Y, est interpellée par un individu, homme ou femme, lui stipulant qu’elle avait oublié 10 euros dans le GAB, le Guichet Autotique de Billets. Le bon « samaritain » indique que 20€ étaient encore coincés dans la machine. L’escroc invite sa cible à consulter son compte via un autre distributeur de billets (DAB) afin de contrôler cette « erreur de la banque« . La victime tape son mot de passe sur le second GAB. Étonnamment, se souviennent des clients piratés, le mot de passe est apparu en clair à l’écran. Quelques heures plus tard, les dits clients étaient ponctionnés de plusieurs centaines d’euros.

Comment est-ce possible ? Certains nouveaux distributeurs demandent d’abord le montant d’un retrait avant de réclamer le mot de passe. Dans la précipitation, les clients piégés n’ont pas fait attention à la modification. Les escrocs, eux, ont déjà compris comment se servir de cette « nouveauté » !

La rédaction de zataz.com ne peut que vous conseiller de vous méfier de toute approche d’un/une inconnu(e) aux abords d’un DAB. Et encore plus quand celui/celle-ci porte casquette/lunette afin d’être difficilement identifiable sur les écrans de sécurité dans l’agence bancaire.

 

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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  1. Henri Reply

    Ah ben ça alors… Si on a le téléphone de quelqu’un avec les accès on peut faire des trucs dessus ?

    Vraiment très interressant. Et si je donne le mot de passe des mes machines à un gars, il peut faire des trucs méchants aussi ?

    Et si je donne mes clefs de bagnoles à un type, il risque de la conduire ?

    Et mes clefs de maison ?

    Merci à l’auteur (Spécialiste des sujets liés à la CyberSécurité / CyberCrime depuis plus de 20 ans), c’était vraiment très interressant et instructif.

    • Damien Bancal Reply

      Bonjour ami Breton,
      A première vue la notion d’informer, d’éduquer, de rappeler les règles sont des détails qui vous passent au dessus de la tête. Vous semblez tellement sûr de vous. Sauf que 20 ans d’expérience ou non, il est bon de rappeler quelques règles qui, la preuve avec l’alerte de 60 millions de consommateurs, peuvent permettre aux lecteurs de ne pas se faire piéger face à des malveillants. Je vous invite à regarder, par exemple, sur les braderies, les stands de désimlockages de téléphones. Les téléphones des « clients » sont directement fournis avec puce, … le temps de la manipulation. Bref, un consommateur averti en vaut deux.

  2. Pingback: ZATAZ Magazine » Un code malveillant dans un système de lecture de CB

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