Pourquoi les appels frauduleux à l’étranger affichent-ils des numéros locaux ?
Les appels frauduleux à l’étranger sont devenus une plaie pour de nombreux utilisateurs de téléphones mobiles à travers le monde. Récemment, une méthode sophistiquée de fraude, surnommée « la gueule du téléphone portable », a fait son apparition, permettant aux escrocs de masquer leur véritable localisation en faisant apparaître des numéros locaux sur les téléphones des victimes.
La technique vient de faire la UNE de la presse Chinois. Le 17 mai, la police de Wanzhou a annoncé avoir démantelé un gang criminel opérant dans le secteur des « ports de téléphonie mobile », une technique facilitant les fraudes électroniques pour des criminels basés à l’étranger. Le gang, dirigé par un certain Wang et composé de cinq autres membres, agissait en tant que « hommes-outils » pour des gangs de télécommunications frauduleux étrangers. Ils fournissaient des cartes SIM et des outils de communication, aidaient à passer des appels frauduleux et offraient des services de transfert d’appels. Bref, du phreaking, piratage spécialisé dans la téléphonie, qui a évolué avec son temps !
Le modus operandi des fraudeurs
Le déclenchement de cette enquête a débuté avec un indice reçu par le poste de police de Shuanghekou du Centre national anti-fraude. Lei, un habitant local, était soupçonné d’utiliser un « port de téléphonie mobile » pour aider des fraudeurs à passer des appels frauduleux. Après plusieurs jours d’enquête, la police a découvert un gang criminel exploitant cette méthode pour aider les fraudeurs étrangers. Une opération a permis d’arrêter sept personnes, dont cinq ont avoué participer activement à la fraude.
Wang, le cerveau du gang, avait découvert cette méthode lucrative via des vidéos en ligne, promettant un revenu de 338 yuans (environ 44 euros ou 48 dollars) par heure. Attiré par ces gains, Wang a mis en place un « port de téléphonie mobile » pour faciliter les appels frauduleux, et a ensuite recruté ses amis Xie, Lei, Cao, et Zhao pour développer cette activité illégale. Ensemble, ils ont formé un réseau de fraudeurs opérant cette méthode de « port de téléphonie mobile ».
Recevez les infos ZATAZ dans votre téléphone pour ne rien rater des cyber’actus.
La technique du « port de téléphonie mobile »
Cette méthode repose sur l’utilisation de deux téléphones portables. L’un est connecté via des appels vocaux permettant au fraudeur de contacter un autre téléphone local, puis de le relayer à la victime. En plaçant les deux téléphones ensemble, les haut-parleurs allumés, la voix de l’escroc est transférée à la victime via le téléphone local, dissimulant ainsi la véritable origine de l’appel. Cette technique permet aux escrocs de tromper les victimes en leur faisant croire qu’elles reçoivent un appel local, réduisant ainsi leur vigilance.
En parallèle, le département de sécurité Internet de Zibo Gaoqing a découvert une autre opération frauduleuse impliquant la vente de cartes IoT sous de fausses identités. Un suspect, également nommé Wang, exploitait des étudiants et des mères de famille pour obtenir des cartes SIM enregistrées sous leurs vrais noms, qu’il revendait ensuite à des praticiens illégaux de l’industrie Internet. Cette opération avait généré plus de 500 000 yuans (environ 64 500 euros ou 71 000 dollars) de chiffre d’affaires. Wang a été arrêté avec 53 téléphones portables et une carte mère de contrôle de groupe en sa possession.
Si ces histoires ont été lues dans la presse chinoise par votre blog préféré, le Service Veille de ZATAZ a repéré dernièrement le recrutement par des pirates informatique francophones de futurs vacanciers souhaitant se rendre en Suisse, en Malaisie ou encore aux Philippines. Pourquoi ? Acheter des cartes sim, ouvrir des comptes chez des opérateurs téléphoniques locaux. Des lignes téléphoniques qui pourront être exploitées, ensuite, dans de multiples fraudes : allô, Etc.