PROCÈS CONTRE LES MEMBRES PRÉSUMÉS DU GROUPE DE HACKERS REVIL

Un procès contre des individus soupçonnés d’appartenir au groupe de hackers malveillants REvil, aussi connu sous le nom de Sodinokibi, a débuté à Saint-Pétersbourg. Un sac de nœuds qui pourrait permettre aux présumés pirates de s’en sortir !

Huit accusés, dont un militaire de réserve, font face à des accusations de circulation illégale de moyens de paiement selon l’article 187 du Code pénal russe, et deux d’entre eux sont également accusés de création et distribution de logiciels malveillants conformément à l’article 273 du même code. Comme vous le révélait ZATAZ, en début d’année 2023, les présumés pirates informatiques cachées derrière REvil se retrouvent devant la justice de leur pays. Un merdier sans nom. La justice pénale civile du Pays ayant laissé le dossier à un tribunal militaire.

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Le tribunal de première instance avait initialement renvoyé l’affaire au bureau du procureur général de la Fédération de Russie en raison d’une violation du principe de compétence d’enquête. Une décision contestée par l’autorité de contrôle. Le 21 novembre 2023, après plusieurs mois de palabres, le tribunal militaire de la garnison de Saint-Pétersbourg a tenu sa première audience sur le fond.

REvil s’est fait connaître par des attaques visant des entreprises technologiques étrangères, cherchant à extorquer de l’argent en menaçant de divulguer des informations confidentielles. Aucun des accusés n’a admis son appartenance au groupe ni son implication dans les crimes allégués. Ils sont tous en détention provisoire depuis près de deux ans, leurs avocats tentant sans succès de faire changer la mesure de détention préventive. A noter que le FSB, les services de sécurité Russes avaient mis la main sur les présumés hackers malveillants avec l’aide du FBI.

Pas de victimes, pas d’accusations !

La défense soutient que les victimes spécifiques n’ont pas été identifiées et que, selon l’accusation, les victimes seraient principalement des citoyens américains. Les avocats ont également souligné que l’enquête n’a pas réussi à identifier les banques où les comptes des victimes auraient été ouverts. Deux personnes piratées n’ont d’ailleurs jamais été retrouvées.

En 2021, le ministère de l’Intérieur russe a lancé une enquête sur la circulation illégale de fonds de paiement. Des recherches à grande échelle ont été menées dans plusieurs villes russes, et le FSB avait annoncé la « liquidation de la communauté des hackers criminels organisés REvil », saisissant des sommes importantes en roubles, dollars, euros, cryptomonnaies, ainsi que 20 voitures de luxe. Ces informations sur le groupe en Russie provenaient des services de renseignement américains. Intéressant, la grande majorité des pirates seraient d’anciens potes d’écoles.

Les personnes accusées nient toute implication dans REvil. Initialement, 14 personnes ont été arrêtées, mais 8 ont été traduites en justice. Elles sont accusées de copie non autorisée d’informations de la société américaine HOSTKEY, selon l’avocat Alexandre Kanishchev. Les accusés n’ont pas compris les charges portées contre eux et n’ont donc pas pu exprimer leur position face à l’accusation. Une défense intéressante, exploitée au mois d’août par le pirate algérien BX1 réussissant à faire casser son jugement à la suite d’une faute de procédure. Il était accusé de piratage informatique, via sa cellule de prison, aux USA.

ZATAZ vous a marqué d’une croix rouge les « potes » d’école primaire, membres présumés de REVil.

Accusation « bancale » !

Après que le procureur a lu l’acte d’accusation, les accusés n’ont pas été en mesure de répondre aux questions du juge sur leur attitude face à l’accusation. « Après avoir écouté le procureur, les prévenus n’ont pas pu exprimer leur attitude face à l’accusation parce qu’ils ne la comprenaient pas. Ils disent qu’ils ne comprennent pas l’essence de l’accusation et sont donc privés de la possibilité de témoigner sur le fond, notamment en reconnaissant ou en niant leur culpabilité. Autrement dit, ils n’ont pas compris exactement ce qu’ils avaient violé« , a déclaré les avocats.

Kanishchev a expliqué que les accusés sont poursuivis pour l’article 187 du Code pénal russe, qui concerne l’acquisition et le stockage de moyens électroniques pour la transmission illégale de fonds. Selon lui, aucun dommage n’a été causé aux citoyens russes ou à l’État russe par les activités des accusés. Parmi les prévenus figurent l’adjudant principal de réserve Artem Zaets, Alexey Malozemov, Andrey Bessonov, Mikhail Golovachuk, Roman Muromsky, Dmitry Korotaev, Daniil Puzyrevsky et Ruslan Khansvyarov. Tous sont accusés de circulation illégale de moyens de paiement, et Puzyrevsky et Khansvyarov sont également accusés de création et distribution de logiciels malveillants.

Les pirates du groupe REvil auraient utilisé des logiciels malveillants pour prendre en otage les données d’entreprises et extorquer de l’argent. Parmi les victimes présumées figurent Quanta Computer, JBS Foods, Acer et beaucoup d’autres. Au cours des perquisitions, 426 millions de roubles (Plus de 4 millions d’euros) avaient été saisis, dont 600 000 dollars américains et 500 000 euros en crypto-monnaie, ainsi que du matériel informatique, des portefeuilles de cryptomonnaies.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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