Quand des pirates volent … des pirates

La guerre numérique entre forums de pirates Russes et Ukrainiens gagne du terrain. Les services secrets ukrainiens seraient à la manœuvre.

La guerre numérique entre la Russie et l’Ukraine ne cesse d’évoluer. Entre les « cyber armées« , les groupes de pirates mercenaires, les ransomwares ou encore les blackmarkets, le moins que l’on puisse dire, les hackers locaux ne se font aucun cadeau. Quelques exemples : Hydra (fermé par la police allemande), Versus (piraté), ASAP (piraté), Omicro (piraté).

Dernier cas en date, l’escroquerie mise en place par des pirates russes à l’encontre d’une cyber boutique malveillante tenue par des ukrainiens supposés.

Je vous expliquais, il y a peu, comment des blackmarkets se mettent sur le coin du nez à coup de DDoS et de piratages de bases de données. Parmi ces cyber boutiques, Rutor. Rutor peut se comparer à une immense galerie marchande. Des dizaines de boutiques tenues par des pirates.

A la suite du piratage de Rutor, les contenus exfiltrés auraient prouvé la mainmise du SBU, les services de renseignement Ukrainiens, sur cet espace de vente de produits illicites (faux papiers, drogues, armes, etc.). Bilan, les hacktivistes pro-russes, tel que Killnet, vont lancer des DDoS (blocages) du portail pirate.

Il y a quelques heures, les mêmes pirates russes s’amusaient d’un nouveau mauvais tour joué à l’équipe de Rutor. Les administrateurs du blackmarket ont payé Killnet pour que cessent les DDoS. Et devinez ce qu’a fait Killnet ? Un joli bras d’honneur.

« Ils nous ont payé 1 million de roubles pour que nous arrêtions l’attaque contre eux. Le SBU nous a payé 1 million de roubles pour un poste [dans l’espace de discussion de Killnet] qui devait avoir pour mission d’adoucir l’ambiance cyber guerre entre boutiques, et dissiper les doutes sur les liens avec le SBU et Rutor« .

Bilan, les pirates russes ont gardé l’argent et ont diffusé les transactions ! (exemple ci-dessus, ndr) « 50% de l’argent va aider les orphelinats de la Fédération de Russie.« 

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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