Rentrée 2023/2024 : combattre le cyber harcèlement, l’affaire de tous
Quatre jeunes internautes sur dix avouent faire régulièrement face au cyber harcèlement en France. Le Président de la République, Emmanuel Macron, annonce la mise en place de mesures pour protéger les plus fragiles.
Le cyber harcèlement touche 40 % des jeunes internautes français qui avouent y être confrontés régulièrement. Il y a quelques mois, le Gouvernement Français affichait un message clair et fort : réduire le cyber harcèlement ; mettre en place un référent sur le harcèlement dans les écoles (infirmière, conseiller principal d’éducation (CPE) ou enseignant). Une idée intéressante.
Depuis plus de 15 ans, j’interviens dans les écoles primaires, collèges et lycées pour parler d’identité numérique, de communication 2.0 et de cyber harcèlement (soit un peu plus de 12 000 élèves). Je propose, par exemple, que les élèves mettent en place la « boîte à idées numérique » dans la classe. Qu’ils élisent leurs référents « Cyber« , les Geeks/Geekettes de la classe !
La boite, par exemple, reçoit anonymement (ou pas) des idées sur le cyber, des alertes sur le cyber harcèlement, etc. Une aide indispensable pour les enseignants et enseignantes qui ne sont pas nécessairement au fait des réseaux sociaux, des applications et des autres jeux à la mode dans le numérique.
Je pense que si je vous parle, par exemple, de Likee, de nombreux yeux doivent s’ouvrir en se posant la question « Qu’est-ce que c’est ?« . Likee est un réseau social concurrent de Tik Tok. Vos adolescents (surtout les collégiens) sont-ils dessus ? Saviez-vous qu’il existe un contrôle parental depuis 2019 ? Likee est encore moins modéré que Tik Tok !
La peur doit changer de camps
Le Président de la République a rappelé l’interdiction des réseaux sociaux (minimum 6 mois) pour les cyber harceleurs jugés et condamnés.
Il ne faut pas avoir honte d’alerter et de porter plainte. Seulement 3 % des cas de cyber harcèlement finissent devant la justice (IPSOS), c’est trop peu ! Leur interdire l’accès aux outils qui ont permis la malveillance est assez simple.
Facebook (META), par exemple, propose un outil interne qui bloque toutes les tentatives de connexion si le harceleur essaie de revenir avec un autre compte. Certes, il existe des moyens de contourner l’interdiction, mais la justice sera plus radicale encore avec ceux qui pensent être plus malin.
Il y a quelques semaines, un jardinier breton a été reconnu coupable de cyber harcèlement par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc : huit mois de prison ferme et une interdiction d’activité sur X, Ex-Twitter. La justice a invoqué l’alinéa 8 de l’article 132-45 du Code pénal pour lui interdire l’utilisation de Twitter. En mars 2023, un cyber harceleur a été condamné à Nancy à une amende de 800 € et à suivre un stage de citoyenneté. En 2022, cinq internautes ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis pour cyber harcèlement à l’encontre de l’ancien journaliste Nicolas Hénin.
Pour finir, l’ensemble des réseaux sociaux proposent un bouton d’alerte en cas de diffusion de messages haineux, racistes, terroristes ou de cyber harcèlement. Les cyber citoyens ont aussi leur rôle à jouer en alertant les réseaux sociaux et les autorités via la Brigade Numérique de la Gendarmerie Nationale (Messager sur Facebook) ou Pharos.