Le NIS, les services secrets coréens, aurait tenté d’influer sur les élections présidentielles
Des enquêteurs sud-coréens du NIS ont confirmé les tentatives de manipulation du Service national de renseignement pour influer sur les élections présidentielles de 2012.
Alors que les pirates de la Corée du Nord sont montrés du doigt perpétuellement, des enquêteurs indépendants sud-coréens ont confirmé que le Service national de renseignement [National Intelligence Service], le NIS, avait tenté de manipuler les électeurs du pays pour influer sur les élections présidentielles et législatives. Selon les enquêteurs indépendants, mais officiant pour le National Intelligence Service, l’Agence a organisé un « PSYOP » de deux ans impliquant jusqu’à 30 équipes pour manipuler les élections de 2012.
Le NIS aurait recruté des blogueurs et amateurs de nouvelles technologies qui ont eu pour mission de manipuler les sentiments des électeurs. Les résultats de l’enquête interne confirment que l’ampleur de la campagne était bien plus large que prévue. « Les équipes ont été chargées de diffuser des opinions pro-gouvernementales et de supprimer les vues anti-gouvernementales » indiquent les enquêteurs. L’idée du National Intelligence Service (Gukga Jeongbowon) était de faire croire que les anti gouvernementaux étaient manipulés ou étaient des pro-nord-coréens.
À l’époque, le président sud-coréen était le conservateur Lee Myung-Bak. C’est Park Geun-Hye, du même groupe politique, qui remportera l’élection présidentielle en décembre 2012. La présidente Park, baptisée « La princesse de glace« , s’est retrouvée ensuite devant la justice pour corruption et abus de pouvoir. Elle avait fait pression sur les grandes entreprises sud-coréennes, comme Samsung, afin de toucher des dizaines de millions de dollars en pots-de-vin en échange de « faveurs ».
Le nouveau président Moon a remporté l’élection présidentielle, en mai 2017, et a commencé une réforme du service national de renseignement. L’enquête interne a révélé que l’ancien chef du NIS, Won Sei-Hoon, avait aussi organisé une campagne contre Moon, muselant la presse et soutenant des groupes civiques conservateurs pro-gouvernementaux. L’agence aurait également espionné les principaux politiciens de l’opposition. Cerise sur le gâteau, le NIS a également été accusé d’avoir inventé une affaire d’espionnage à l’encontre d’un ancien fonctionnaire de la ville de Séoul, en 2004.