Sharenting : conseils pour les parents afin de limiter la diffusion en ligne de contenus concernant leurs enfants
Le sharenting, pratique courante mais controversée, expose les enfants à des risques numériques majeurs. Protéger leur identité est essentiel dans un monde hyperconnecté. L’autorité de protection des données italienne avertit les parents adeptes de la diffusion de photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux d’une maniére choc !
Avec l’essor des réseaux sociaux, de nombreux parents partagent des photos, vidéos et anecdotes sur leurs enfants en ligne. Ce phénomène, appelé « sharenting« , résulte souvent d’un désir de montrer des moments de bonheur familial. Cependant, il soulève des questions sur les droits des enfants et les risques liés à leur surexposition numérique. Entre protection de leur vie privée et gestion des conséquences à long terme, il est crucial d’adopter une approche réfléchie face à cette tendance.
Les risques liés au sharenting
C’est par le biais d’un post sur Linkedin d’Antoine Champeau, juriste (Maître fondateur de Numerama et aujourd’hui directeur juridique et DPO chez Olympe.legal), que l’info m’est parvenue. La CNIL Italienne tape sur les parents dans une vidéo « choc » pour le faire comprendre le danger de diffuser à outrance les photos de leur enfant. Le sharenting présente des dangers souvent sous-estimés par les parents. Publier des photos ou des vidéos d’enfants, accompagnées de détails personnels, peut entraîner de graves conséquences. ZATAZ vous en propose les grands points qu’il est bon de rappeler.
Exploitation à des fins malveillantes
Les images partagées en ligne peuvent tomber entre de mauvaises mains. L’un des risques les plus alarmants est l’utilisation de ces photos à des fins pédopornographiques. Une fois postée, une photo peut être téléchargée, copiée et redistribuée sans contrôle.
Atteinte à la vie privée des enfants
L’identité numérique d’un enfant commence à se constituer dès sa première apparition en ligne. Publier des informations comme leur prénom, leur âge ou leur localisation contribue à la création d’une réputation numérique qu’ils n’ont pas choisie. Cela peut impacter leur vie future, notamment sur le plan professionnel ou social. Comme je l’indique aux enfants dans les ateliers que je peux donner dans les écoles (plusieurs dizaines de milliers de jeunes croisé en deux décennies) : même à 10 ans, 13 ans ou 16 ans, vous êtes propriétaire de votre image et vous pouvez dire non aux parents.
Dérives psychologiques et tensions familiales
Certains enfants, devenus adolescents, peuvent ressentir une gêne face à leur surexposition en ligne. Ils peuvent reprocher à leurs parents d’avoir partagé des moments qu’ils considèrent comme privés. Ces tensions peuvent affecter la relation parent-enfant. L’importance des enfants à, aussi, éduquer les parents aux réseaux sociaux.
Une fois posté en ligne, un contenu peut échapper définitivement au contrôle de son auteur.
Réutilisation non autorisée
Les photos peuvent être reprises dans des contextes malveillants ou inappropriés. Par exemple, des inconnus peuvent utiliser ces images pour créer de faux profils sur les réseaux sociaux ou dans des campagnes publicitaires frauduleuses. Chez les adultes, le Service Veille ZATAZ ne passe pas une semaine à aider des adultes a retrouver des photos d’eux, volées, par exemple, sur leur OnlyFan (oui, oui !). Certains documents peuvent être revendus trés chers, surtout s’ils sont intimes !
Faille de sécurité des données
Les images partagées en ligne contiennent parfois des métadonnées invisibles, comme la géolocalisation. Cela permet à des tiers mal intentionnés de connaître les lieux fréquentés par l’enfant.
Points de réflexion pour une pratique responsable
Face à ces risques, les parents doivent s’interroger sur les conséquences à court et long terme de leurs publications. Plusieurs questions clés peuvent guider une réflexion responsable :
Mon enfant sera-t-il à l’aise avec ces publications dans le futur ?
Un enfant n’a souvent pas la capacité de comprendre l’impact d’une publication sur sa vie privée. En grandissant, il pourrait ne pas apprécier l’image publique que ses parents ont construite pour lui.
Ai-je le consentement de mon enfant ?
Lorsque les enfants atteignent un certain âge, leur consentement devient crucial. Les impliquer dans la décision de partager ou non leur image permet de respecter leur autonomie.
Quels détails personnels suis-je en train de partager ?
Un simple fond de photo peut révéler des informations sensibles, comme une adresse, une école ou un lieu de loisirs. Ces détails peuvent être exploités par des inconnus.
Quel est l’impact à long terme sur leur vie sociale et professionnelle ?
Les publications détaillant des moments intimes ou embarrassants peuvent nuire à l’image de l’enfant, notamment lorsqu’elles refont surface à l’âge adulte.
L’identité numérique d’un enfant commence souvent avant même qu’il ne sache lire ou écrire.
Quels paramètres de confidentialité ai-je mis en place ?
Les plateformes sociales proposent des outils pour limiter l’accès aux publications. Il est essentiel de les utiliser pour restreindre la visibilité des contenus partagés.
Conseils pratiques pour limiter les risques
Si, malgré tout, les parents décident de partager des contenus en ligne concernant leurs enfants, voici quelques recommandations pour réduire les risques :
Masquer les visages
Utilisez des outils pour pixéliser les visages ou ajoutez des émoticônes pour rendre les enfants non identifiables. Ces pratiques limitent les risques d’exploitation des photos. Attention, ZATAZ rappel que les « filtres » des applications ne sont que des leurres de premiers plan. Snapchat ou encore Facebook ont l’image complète.
Régler les paramètres de confidentialité
Partagez les publications uniquement avec des amis proches ou des membres de la famille. Révisez régulièrement les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux.
Éviter de divulguer des détails sensibles
Ne partagez jamais d’informations comme le nom complet, l’adresse ou les habitudes de votre enfant. Lors de conférences et ateliers donnés entre septembre et décembre 2024, 3 jeunes sur 5 (âgés de 11 à 15 ans) ne connaissaient pas le mode fantôme sur SnapChat. Chez les parents… 8 sur 10 !
Limiter le nombre de publications
Réfléchissez avant de publier chaque contenu. Posez-vous la question de sa pertinence et de ses conséquences éventuelles.
Sensibiliser votre entourage
Expliquez à vos proches l’importance de respecter la vie privée de votre enfant. Cela inclut également leur demander de ne pas publier d’images de vos enfants sans votre autorisation. Et comme expliqué plus haut, les enfants peuvent dire non à la diffusion. En adoptant ces bonnes pratiques, les parents peuvent protéger leurs enfants tout en partageant des moments précieux de manière responsable. La protection de leur identité numérique est un engagement sur le long terme. Les adolescents peuvent aussi former leurs parents.
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