Six sociétés Françaises poursuivies en justice pour envoyer des données aux USA
Un activiste autrichien dépose plainte contre 101 sites web, dont six français. Il est reproché aux sociétés de continuer à envoyer des informations aux USA via Google et Facebook.
Il y a un mois, via Max Schrems et la fondation Noyb [Centre européen pour les droits numériques], le traité sur les données personnelles entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, le Privacy Shield, était balayé d’un revers de la main par la Cour de Justice européenne (CJUE) en raison du trop grand manque de sécurité concernant les données transférées aux USA.
La loi américaine indiquant la possibilité pour les autorités locales la consultation des dites informations… et les exploiter le cas échéant. Bilan, le Règlement Général de la Protection des Données interdit aux entreprises européennes de transférer les données d’européens dans des pays qui ne respectent pas le RGPD.
L’activiste autrichien, Max Schrems et Noyb, viennent de « re »taper dans la fourmilière médiatique en considérant qu’un mois aprés cette décision, de nombreuses sociétés n’avaient encore rien fait pour éviter que des données d’européens ne finissent aux USA.
Via sa fondation, Schrems attaque en justice 101 sites web, dont six Français. Dans la liste hexagonale, Le Huffington Post, Leroy Merlin, Decathlon, Free Mobile, Auchan ou encore Sephora. Les sociétés sont montrées du doigt en raison du fait qu’elles communiquent, indirectement via Google et Facebook, des données de leurs clients.
Etant donné que la CJUE a invalidé la décision « EU-US Privacy Shield » dans l’affaire C-311/18 (« Schrems II », ci-après « l’arrêt »), le responsable du traitement ne peut plus fonder le transfert de
données aux États-Unis sur une décision d’adéquation au titre de l’article 45 du RGPD. « Néanmoins, le responsable du traitement et Google ont continué à se fonder sur le « Privacy Shield UE-USA » invalidé pendant près de quatre semaines après l’arrêt, comme en témoigne le point 10.2. des Conditions de traitement des données Google Ads. » explique l’une des plaintes envoyées à la CNIL pour les six cas Français.
Du HTML au tribunal !
La décision s’est faite aprés une analyse rapide du code source HTML des principales pages Web de l’UE. cette analyse aurait démontré que de nombreuses entreprises utilisent encore Google Analytics ou Facebook Connect un mois après l’arrêt majeur de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
101 plaintes déposées, concernant des entreprises dans 30 États membres de l’UE et de l’EEE. Des plaintes ont été déposées dans les 30 États membres de l’UE et de l’EEE contre 101 entreprises européennes qui continuent de transmettre des données sur chaque visiteur à Google et Facebook. Les plaintes sont également déposées contre Google et Facebook aux États-Unis, pour avoir continué d’accepter ces transferts de données, alors qu’ils enfreignent le RGPD. Les sites Web ont été choisis en fonction du TLD de l’État membre (comme « .fr » pour la France).
D’autres poursuites judiciaires sont prévues. Noyb prévoit d’augmenter progressivement la pression sur les entreprises européennes et américaines pour qu’elles revoient leurs modalités de transfert de données et s’adaptent à la décision claire de la Cour suprême de l’UE. « Bien que nous comprenions que certaines choses peuvent avoir besoin d’un certain temps pour se réorganiser, il est inacceptable que certains joueurs semblent simplement ignorer le plus haut court de l’Europe, indique Schrems. Ceci est également injuste envers les concurrents qui respectent ces règles. Nous prendrons progressivement des mesures contre les contrôleurs et sous-traitants qui enfreignent le RGPD et contre les autorités qui n’appliquent pas la décision de la Cour, comme le DPC irlandais qui reste en sommeil.«
Merci à eux! Dommage que cette information ne soient pas plus relayée.