SOGA X : 5000 personnes arrêtées pour protéger le Championnat d’Europe de football UEFA 2024
5 000 personnes arrêtées dans une opération mondiale baptisée SOGA X. Mission : lutter contre les paris illégaux pendant le Championnat d’Europe de football UEFA 2024.
En juin et juillet 2024, une opération policière internationale baptisée SOGA X a ciblé les paris sportifs illégaux pendant l’Euro 2024, entraînant l’arrestation de plus de 5 100 personnes et la fermeture de milliers de sites web illégaux. Interpol, en collaboration avec les autorités de 28 pays, a récupéré plus de 59 millions de dollars de fonds illicites et perturbé des opérations liées au blanchiment d’argent et à la traite d’êtres humains.
L’opération, qui vient d’être révélé 3 mois plus tard, a mis en lumière les liens entre les jeux d’argent illégaux et la cybercriminalité, en particulier en Asie du Sud-Est, où ces activités sont en plein essor.
Interpol a signalé que des centres d’escroquerie, tels que ceux aux Philippines [ZATAZ vous avez fait visiter Manille, en 2015] et au Vietnam [lire notre article sur l’opération], exploitaient des travailleurs dans des conditions proches de l’esclavage, notamment par des escroqueries amoureuses et des arnaques financières. Plus de 650 victimes de la traite d’êtres humains, dont des Philippins et des ressortissants de six autres pays, ont été sauvées. Ces individus étaient souvent piégés par de fausses promesses d’emploi et retenus contre leur volonté. ZATAZ vous en parlait
L’enquête a également permis de démanteler un réseau sophistiqué au Vietnam, générant 800 000 dollars par jour en transactions illégales via des serveurs situés dans plusieurs pays. De plus, deux grands sites de paris illégaux en Thaïlande et un vaste réseau en Grèce ont été démantelés. Ce dernier exploitait 3 000 faux comptes d’utilisateurs à l’aide de cartes d’identité volées pour dissimuler des transactions illégales.
L’opération internationale SOGA X, menée en juin et juillet 2024 pendant l’Euro de football, a permis l’arrestation de plus de 5 100 personnes et la récupération de 59 millions de dollars de produits illicites. Coordonnée par Interpol et 28 pays, cette répression a ciblé les paris sportifs illégaux, souvent liés à des crimes comme le blanchiment d’argent et la traite d’êtres humains.
Des centaines de victimes
En Philippines, plus de 650 victimes de la traite ont été secourues. Des escroqueries, notamment amoureuses et liées aux cryptomonnaies, étaient orchestrées en parallèle d’un site de jeu sous licence. Interpol a soutenu les autorités locales, fournissant des analyses médico-légales sur des dispositifs saisis et traçant les flux financiers illégaux.
Dans d’autres opérations, les autorités vietnamiennes ont démantelé un réseau de paris générant 800 000 dollars par jour, tandis qu’en Thaïlande, deux sites de paris majeurs ont été fermés avec plus de 9 millions de dollars d’avoirs saisis.
Groupe criminel en Grèce : Un réseau sophistiqué exploitant des comptes utilisateurs fictifs et des mules pour blanchir de l’argent sur des sites de jeux légaux en Grèce, Chypre et Espagne, a également été démantelé. Les criminels utilisaient des cartes d’identité volées pour créer des comptes, permettant de dissimuler leurs activités illégales. L’opération a mis au jour 9 000 photos de fausses cartes d’identité.
Un marché mondial lucratif : Selon l’Asian Racing Federation, le marché des jeux de hasard illégaux vaut environ 1,7 trillion de dollars, soutenu par des réseaux criminels sophistiqués qui combinent technologie et manipulation. Les organisations criminelles, notamment en Asie du Sud-Est, exploitent les paris illégaux pour blanchir de l’argent, manipuler des événements sportifs, et intensifient leurs efforts grâce aux avancées technologiques comme l’intelligence artificielle.
Cette répression a permis de révéler les liens étroits entre les jeux d’argent illégaux et d’autres formes de cybercriminalité. 30 pays et juridictions ont participé à l’opération SOGA X. Voici la liste : Australie, Belgique, Brunei, République tchèque, Grèce, Guinée-Bissau, Hong Kong (Chine), Hongrie, Inde, Italie, Liban, Macao (Chine), Maldives, Malte, Namibie, Philippines, Portugal, République de Corée, Saint-Marin, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Sri Lanka, Suisse, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Turquie, Vietnam.
En juin 2023, Interpol avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur ces « triades » 2.0.