Souriez, c’est pour la NSA

Beaucoup de mes ami(e)s et connaissances professionnelles me demandent pourquoi, sur Facebook, je fais l’andouille, des grimaces, sur les photographies que je peux diffuser. Dorénavant, ma réponse est simple ! Demandez à la NSA.

De nouveaux documents volés par Edouard Snowden, l’ancien analyste privé employé par la NSA, viennent d’être rendus publiques après analyses. D’après ces informations, la National Security Agency récolterait un très grand nombre de portraits de personnes afin d’en constituer une énorme base de données de visages. Des images qui seraient interceptées par le biais des opérations mondiales de surveillance de ce service de renseignement de la Maison Blanche. Une collecte ayant un but précis, l’analyse biométrique.

Bref, un énorme Picasa [Une option de l’outil de Google permet de retrouver des visages précis dans vos documents, tout comme l’option images du moteur de recherche éponyme]. D’ailleurs, c’est via des outils et technologies de sociétés privées que les grandes oreilles de l’Oncle Sam tentent de traquer les terroristes. Une collaboration entre la CIA et le Département d’État, prénommé Pisces, a permis une collecte de données biométriques, aux frontières des USA. Bref, quand vous passez devant un sympathique douanier américain, au sourire digne de la famille Adams, et qu’il vous demande de regarder sa webcam, il y a de forte chance que l’outil ne sert pas qu’à contrôler les données de votre passeport biométrique.

Souriez, c’est pour leur bien

En plus des programmes internes, la NSA exploite des technologies de reconnaissance faciale comme celle de la start-up PittPatt, une petite société détenue par Google. La NSA cherche aussi à comparer les images. Dans les documents volées par Snodew, l’exemple de plusieurs hommes, sur un quai. La NSA a des outils qui lui permettent de retrouver le lieu de la photo en question. La NSA peut maintenant comparer des photos de ses satellites espions avec des photos personnelles interceptées. L’idée, déterminer l’emplacement des images. Un document NSA montre ce qui semble être des photos de vacances de plusieurs hommes debout, au bord de la mer. A côté, une image satellite de la même zone géographique, prise à la même époque.

La dépendance de l’agence d’espionnage sur la technologie de reconnaissance faciale a considérablement augmenté au cours des quatre dernières années. La NSA aurait fait appel à un nouveau logiciel afin d’exploiter le flot d’images incluses dans les courriels, les MMS, les médias sociaux, les vidéoconférences… Des représentants de l’Agence indiquent au New-York Times que les progrès technologiques pourraient révolutionner la façon dont la NSA pourraient dorénavant retrouver ses cibles. Selon les documents d’Edward J. Snowden, plusieurs millions d’images seraient analysées, par jour, dont environ 55.000 visages exploitables pour la biométrie.

Les documents, des PowerPoints classés Top Secret, n’indiquent pas combien d’américains sont concernés par ce grand photomaton. Aucunes lois américaines ne prévoient de protections spécifiques pour les images faciales. Compte tenu de la mission de renseignement à l’étranger de la NSA, la plupart des images impliqueraient des « étrangers ». Les autorités américaines indiquent que la NSA n’a pas eu accès à des photographies provenant des bases de données des permis de conduire. Elles n’ont cependant pas confirmé/infirmé si la NSA avait eu accès à la base de données du Département d’État (photos des demandeurs de visas étrangers et des souriants douaniers, NDLR) ou encore accès aux visage diffusés sur Facebook et autres médias sociaux.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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